Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

Nietzsche et l'éternel retour

Détail d'une photographie de Held montrant la pierre de la vision de l'éternel retour auprès du lac de Sils. Cette photographie est reproduite dans l'ouvrage de Geneviève Bianquis, Reider, Paris, 1933, p. 32.

Détail d'une photographie de Held montrant la pierre de la vision de l'éternel retour auprès du lac de Sils. Cette photographie est reproduite dans l'ouvrage de Geneviève Bianquis, Reider, Paris, 1933, p. 32.

01.a. Vers une nouvelle problématique

 

   En refusant, voire en renversant la métaphysique lumineuse de Platon fondée sur la réminiscence, Nietzsche a tenu pour vrai que le monde terrestre était l'expression d'une puissance chaotique, du reste soumise à un doute philosophique, lequel dévalorisait l'idée même d'origine : "Exalter les origines – c’est la surpousse métaphysique qui se refait jour dans la conception de l’histoire et fait penser absolument qu’au commencement de toutes choses se trouve ce qu’il y a de plus précieux et de plus essentiel."[1] Pour Nietzsche, il n'y aurait donc pas une origine comme fondement d'éventuels commencements, mais une éternelle puissance indéterminée qui, dans ce monde terrestre, le seul considéré, se présente comme spatialement finie et temporellement infinie, c'est-à-dire éternelle, cette présence étant donnée aux êtres humains comme un fait : "L'infinité est le fait initial originel."[2]

   Dans ce prolongement, l'idée d'un chaos éternel s'impose comme une hypothèse philosophique recevable pour Nietzsche, car elle désigne la réalité des singulières euphories fortuites, alogiques, successivement créatrices et destructrices de ce qui est donné dans chaque instant et dans tout ce qui devient. Dès lors, le monde apparent ou non est vécu comme un ensemble chaotique (émietté, sans unité, absurde et insensé) qui exprime la puissance de son vouloir éternel dans le devenir de ses formes périssables, lesquelles se jouent indéfiniment de ses propres contradictions à la fois ontologiques et gnoséologiques : "Le caractère du monde est celui d'un chaos éternel, non du fait de l'absence d'une nécessité, mais du fait d'une absence d'ordre, d'enchaînement, de sagesse…" [3]

   Les déterminations chaotiques de ce monde constituent ensuite des obstacles gnoséologiques qui impliqueront un grand scepticisme : "La vérité dernière qui est celle du flux éternel de toute chose ne supporte pas de nous être incorporée ; nos organes (qui servent la vie) sont faits en vue de l’erreur".[4] Cette situation absurde implique que le besoin métaphysique[5] de se confronter à une réalité impensable et indicible accompagnera la pensée critique de Nietzsche dans toutes ses interprétations, y compris dans les plus incertaines et les plus excessives : "Le monde, pour nous, est redevenu infini, en ce sens que nous ne pouvons pas lui refuser la possibilité de prêter à une infinité d'interprétations (…) Hélas, nous avons trop de possibilités d'interpréter cet inconnu sans dieu, de l'interpréter avec le diable, ou la bêtise, ou la folie." [6]

   Dans ces multiples possibilités très complexes,  Nietzsche préférera sans doute la folie, car ses interprétations ont été déterminées selon trois modalités différentes qui ont remplacé le concept de Dieu par ceux d'imprévisible et d'infini. La première possibilité était immédiatement et singulièrement celle d'une interprétation très complexe de ce monde : "L’infini bouillonne autour de moi, bien loin de moi scintillent le temps et l’espace." [7] La deuxième modalité était critique et sceptique : "Dieu est une conjecture : mais je veux que votre conjecture soit limitée à ce qui est concevable. Sauriez-vous concevoir un Dieu ?"[8] La troisième modalité était une constante interrogation sur la possibilité d'une métaphysique qui dépasserait toutes celles de la pensée occidentale : "Dans le temps infini et dans l'espace infini il n'y a pas de fins : ce qui est là est là éternellement, sous quelque forme que ce soit. Quel monde métaphysique il doit y avoir, il est impossible de le prévoir."[9]

   C'est au demeurant l'impossibilité d'une interprétation claire et pertinente de l'infini par les philosophies antérieures qui a conduit Nietzsche à créer la fiction d'une nouvelle philosophie qui ne se perdrait ni dans les arrière-mondes, ni dans le mystère des choses finies d'une métaphysique : "La moindre parcelle du monde est une chose infinie ! " [10] De plus, en restant dans l'immanence de cette terre, il est impossible d'expliquer "d'où vient le fini."[11]

   En conséquence, la fiction non-métaphysique qu'il propose, au sens où l'imprévisible et l'irréversible y sont inséparables du prévisible et du réversible, n'était pas l'objet d'une validation ou d'une fondation extérieure, mais plutôt l'objet d'une expérimentation singulière qui trouvait en elle-même sa vérité et ses mensonges, c'est-à-dire dans la finitude de l'auteur de sa fiction et de ses propres paroles créatrices et destructrices, symboliques ou conceptualisées.

   Cependant, Nietzsche nous donne également à penser que ce chaotique monde terrestre, même conçu comme fini, est un fait non intelligible dont on est contraint soit d'imaginer des origines fictives et fallacieuses comme dans les métaphysiques antérieures, soit d'éprouver son éternelle présence, y compris dans son éternel retour dont l'expérimentation singulière a peut-être conduit son auteur vers plus de folie que de sagesse. En tout cas, Nietzsche a pris le risque d'échouer dans la validation de ses fictions contre-intuitives, voire de délirer en se les incorporant, même si une puissante raison est toujours nécessaire pour animer très mystérieusement, dans ce monde terrestre, l'éternel devenir des choses qui reviennent "dans le même ordre, suivant la même impitoyable succession"[12]    

   En contestant les fondements des diverses métaphysiques de la pensée occidentale[13], en ravivant les mythes de l'antiquité grecque (notamment celui de Dionysos), en dépassant les dogmes des religions orientales[14], Nietzsche a précisément expérimenté très singulièrement et concrètement les effets sur lui-même de la palingénésie (destruction et création de l'univers et du vivant) en récusant la métempsychose (transmigration des âmes, personnelle ou non). Mais il a surtout voulu associer singulièrement et de la manière la plus sensible ce qui avait été séparé jusqu'à lui, le temps irréversible (chronos) et l'éternité (l'aiôn), laquelle serait réversible dans le retour de l'instant.

 

01.b. Un énigmatique Éternel Retour

 

   Pourtant, s'il est bien impossible de prévoir le devenir des formes brièvement présentes dans un monde fini supposé chaotique, Nietzsche a eu, affirme-t-il avant tous les autres êtres humains[15], une vision, une sorte d'illumination, qui lui a ensuite inspiré une doctrine[16] philosophique, celle de l'éternel retour de "cette même vie, identiquement pareille (gleichen und selbigen Leben." [17] Cela signifie que selon le même point de vue, selon la même vision, le retour des mêmes événements s'effectue toujours en fonction du retour formellement identique de chaque instant.

   Déjà, en 1880, dans Le Voyageur et son ombre, Nietzsche avait eu, à l'heure du grand midi, lorsque se préparait le déclin du soleil, l'intuition fulgurante d'éprouver la vérité de son propre déclin, c'est-à-dire d'être en contact avec "l'abîme insondable"[18] de la vie : "À l’heure de midi. – Lorsque, dans la vie de quelqu’un, le matin fut actif et orageux, quand vient le midi de la vie, l’âme est prise d’une singulière envie de repos qui peut durer des mois et des années. Le silence se fait autour de cet homme, le son des voix s’atténue de plus en plus, le soleil tombe à pic sur sa tête. Sur une prairie, au bord de la forêt, il voit dormir le grand Pan ; toutes les choses de la nature se sont endormies avec lui, une expression d’éternité sur la figure – il lui semble du moins qu’il en est ainsi. Il ne désire rien, il n’a souci de rien, son cœur s’arrête, seul son œil vit, – c’est une mort au regard éveillé. L’homme voit là beaucoup de choses qu’il n’a jamais vues et tout ce qu’il peut apercevoir est enveloppé d’un tissu de lumière, noyé en quelque sorte. Il se sent heureux avec cela, mais c’est un bonheur lourd, très lourd. – Mais enfin le vent s’élève de nouveau dans les arbres, midi est passé, et la vie l’attire encore vers elle, la vie aux yeux aveugles, suivie de son cortège impétueux : les désirs et les duperies, l’oubli et les jouissances, l’anéantissement et la fragilité. Et c’est ainsi que vient le soir, plus orageux et plus actif que ne fut même le matin. – Pour les hommes véritablement actifs, ces étais de connaissance prolongés paraissent presque inquiétants et maladifs, mais non pas désagréables."[19]

   Puis, au mois d'août 1881, à Sils-Maria (en Engadine), comme le confirme une lettre de Nietzsche à Peter Gast du 14 août 1881, comme il l'a d'abord griffonné sur un feuillet[20], puis comme il l'a répété dans Ecce Homo, le penseur de l’extrême a été brutalement frappé de stupeur par une révélation qui animera la conception fondamentale de son livre intitulé Ainsi parlait Zarathoustra), celle de "l'idée de retour éternel, la forme la plus haute d'acquiescement qui puisse être atteinte." [21]

   Le temps semblait s'être alors arrêté dans la perception d'un "énorme bloc de rocher dressé comme une pyramide, non loin de Surlei"[22] et situé au bord du lac de Silvaplana. Le regard de Nietzsche s'était bloqué sur un instant surprenant, comme s'il était en contact avec l'éternité. Alors, pour rendre compte de cet instant mystérieux qui ignore les mots nécessaires pour l'exprimer, Nietzsche a donné la parole, dans Le Gai savoir (1882), à une voix lointaine, certes divine puisqu'il s'agit de celle d'un éventuel démon : "Et si, un jour ou une nuit, un démon venait se glisser dans ta suprême solitude et te disait : «Cette existence, telle que tu la mènes et l'as menée jusqu'ici, il te faudra la recommencer et la recommencer sans cesse ; sans rien de nouveau ; tout au contraire ! La moindre douleur, le moindre plaisir, la moindre pensée, le moindre soupir, tout de ta vie reviendra encore, tout ce qu'il y a en elle d'indiciblement grand et d'indiciblement petit, tout reviendra, et reviendra dans le même ordre, suivant la même impitoyable succession,… cette araignée reviendra aussi, ce clair de lune entre les arbres, et cet instant, et moi aussi ! L'éternel sablier de la vie sera retourné sans répit, et toi avec, poussière infime des poussières ! »… Ne te jetterais-tu pas à terre, grinçant des dents et maudissant ce démon ? À moins que tu n'aies déjà vécu un instant prodigieux où tu lui répondrais : «Tu es un dieu ; je n'ai jamais ouï nulle parole aussi divine !» Si cette pensée prenait barre sur toi, elle te transformerait peut-être, et peut-être t'anéantirait ; tu te demanderais à propos de tout : «Veux-tu cela ? le reveux-tu ? une fois ? toujours ? à l'infini ? » et cette question pèserait sur toi d'un poids décisif et terrible ! Ou alors, ah ! comme il faudrait que tu t'aimes toi-même et que tu aimes la vie pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation !" [23] Puis, Nietzsche a ajouté : "Si cette pensée prenait de la force sur toi, tel que tu es, elle te transformerait peut-être, mais peut-être t’anéantirait-elle aussi ; la question « veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois ? », cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d’un poids formidable ! Ou alors combien il te faudrait aimer la vie, que tu t’aimes toi-même pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation ! " Puis, Nietzsche n'en a pas dit davantage, d'abord parce qu'il ignorait comment cette brève réalité solitaire de l'instant pouvait être associée à l'éternité, ensuite parce que l'intuition du retour du même ordre des choses en chaque instant, "suivant la même impitoyable succession", n'était peut-être pour lui qu'un produit du langage qui, en lui-même, ignore toujours le devenir sensible plus ou moins continu des choses terrestres.  

   L'année suivante, en 1883, dans Ainsi parlait Zarathoustra,[24] Nietzsche répétera la même mystérieuse affirmation démoniaque de l'éternel retour d'instants formellement identiques, en ayant auparavant approfondi ce qu'est chaque instant, certes affirmé d'une manière symbolique, car il s'agit précisément d'un portique situé entre deux éternités, entre deux chemins sans fin : "Et toutes choses ne sont-elles pas enchevêtrées de telle sorte que cet instant tire après lui toutes les choses de l’avenir ? Donc – aussi lui-même ? (…) Et cette lente araignée qui rampe au clair de lune, et ce clair de lune lui-même, et moi et toi, réunis sous ce portique, chuchotant des choses éternelles, ne faut-il pas que nous ayons tous déjà été ici ? Ne devons-nous pas revenir et courir de nouveau dans cette autre rue qui monte devant nous, dans cette longue rue lugubre – ne faut-il pas qu’éternellement nous revenions ? – » [25] Ainsi Nietzsche a-t-il retrouvé le portique sous lequel philosophait les stoïciens ainsi que l'araignée, déjà nommée dans le Gai savoir, qui symbolise le travail méticuleux de la raison !

   Ensuite, parce que les animaux font partie du retour de toutes les choses vivantes, leur point de vue importait également. Du reste, si "l'homme est le plus cruel des animaux"[26], il est pertinent de tenir compte de la parole des animaux de Zarathoustra, c'est-à-dire de l'aigle et du serpent : "Car tes animaux savent bien, Zarathoustra, qui tu es, et ce que tu dois devenir : voici, tu es le prophète de l'éternel retour des choses, - ceci est maintenant ta destinée ! Qu'il faille que tu enseignes le premier cette doctrine, - comment cette grande destinée ne serait-elle pas aussi ton plus grand danger et ta maladie ! Vois, nous savons ce que tu enseignes : que toutes les choses reviennent éternellement et que nous revenons nous-mêmes avec elles, que nous avons déjà été là une infinité de fois et que toutes choses ont été avec nous." [27] En effet, dans l'immédiateté de leur présence, les animaux savent qui il est, bien avant le prophète Zarathoustra, ainsi que ce dernier exprime aussi, certes en partie, la parole de Nietzsche : "Moi, Zarathoustra, l'affirmateur de la vie, l'affirmateur de la douleur, l'affirmateur du cercle éternel…" [28]

   Enfin, le dernier mot de Nietzsche, si l'on écarte ses inédits qui éparpillent davantage sa pensée en n'ajoutant rien de nouveau à ses publications, a été exprimé dans Par delà le bien et le mal (1886)  sous la forme de la question suivante : "Hé quoi ? ne serait-ce point là le circulus vitiosus deus ?"[29]. Ce divin cercle est alors dit vicieux au sens où sa divinité ne repose que sur son sacrifice, non comme celui du Dieu crucifié, mais comme celui de Dionysos qui meurt spectaculairement pour renaître, tout en exprimant l'Être, et tout en "souhaitant revoir toutes choses telles qu'elles ont été et telles qu'elles sont, pour toute l'éternité." [30]

   La pensée de l'éternel retour a ainsi été vécue par Nietzsche dans une épreuve qui unit le temps à l'éternité, en chaque instant vécu toujours formellement identique à lui-même, et toujours le même en dépit des différences qu'il contient, car au cœur de l'éternité chaque instant fait graviter autour de lui les multiples devenirs, y compris cycliques, du monde terrestre.

   D'une part, l'instant répète sa présence comme centre momentané, comme portique ou comme pivot, d'autre part il renvoie aux multiples et différents devenirs cycliques du monde en leur imposant sa forme fixe et symbolique qui lui donne une certaine souveraineté en pouvant contrôler tous les cercles du devenir. Car les tonalités et les volontés du vécu des êtres humains varient ponctuellement en fonction du degré d'affirmation ou de négation de leur participation à l'éternelle puissance de la nature, y compris dans la répétition de la rotation du soleil, du retour du printemps ou dans le mouvement des vagues… 

   En effet, l'interprète de l'éternel retour ne pouvait pas rendre compte de sa vision contre-intuitive en la réduisant à l'image d'un cercle qui tournerait sur lui-même d'une manière identique qui créerait de lassantes rengaines. Ce serait oublier qu'en s'incorporant cette vision, et en vivant intensément le retour de chaque instant, Nietzsche devait tenir compte, sans la nier ou sans la défigurer, de la pesanteur des choses qui s'imposent à lui d'une manière douloureuse, voire tragique.

   Pour cela, la pensée de l'éternel retour ne devrait pas et ne pouvait pas être communiquée d'une manière directe, c'est-à-dire qu'elle ne devrait pas être dite d'une manière logique, simple et commune par une pensée optimiste et simpliste, car cette interprétation n'est vraie que lorsqu'elle dénonce les mensonges de la métaphysique occidentale qui ont remplacé les réalités de la nature par les ombres ou par les simulacres de lointains idéaux : "Quand cesserons-nous d'être obscurcis par toutes ces ombres de Dieu ? Quand aurons-nous complètement dédivinisé la nature ? Quand nous sera-t-il enfin permis de commencer à nous rendre naturels, à nous naturiser, nous hommes, avec la pure nature, la nature retrouvée, la nature délivrée." [31]

   Enfin, pour sortir de l'obscur, Nietzsche a dédivinisé la nature en remplaçant le dieu des religions monothéiste par le divin Dionysos en conflit avec Apollon, par la divinité surhumaine qui aime l'ivresse inhérente au savoir tragique selon lequel il faut éternellement mourir pour renaître, dans et par son amour de cette terre. Aussi, comme chaque démon, comme chaque animal, comme chaque être humain, la vision de l'éternel retour de l'instant a inspiré à Nietzsche de vouloir mourir, c'est-à-dire de devenir surhumain dans chaque instant, pour renaître éternellement dans d'autres instants. Nietzsche a donc dû vouloir aussi disparaître en tant qu’interprète (dans une sorte de folie du dédoublement masqué ; car c’est aussi son démon, ses animaux, des êtres humains et Zarathoustra qui interprètent). Et il n’y a rien d'autre à interpréter que le vouloir de son retour dans un instant qui revient éternellement pour disparaître immédiatement, même si le jour de ce retour des causes qui constituent l'originalité de chaque instant est imprévisible : "Un jour reviendra l’enchevêtrement des causes où je suis enserré, – il me recréera ! Je fais moi-même partie des causes de l’éternel retour. Je reviendrai avec ce soleil, avec cette terre, avec cet aigle, avec ce serpent – non pas pour une vie nouvelle ni pour une vie meilleure ou semblable : je reviendrai éternellement pour cette même vie, identiquement pareille (gleichen und selbigen Leben), en grand et aussi en petit, afin d’enseigner de nouveau l’éternel retour de toutes choses, afin de proclamer à nouveau la parole du grand midi de la terre et des hommes, afin d'enseigner de nouveau aux hommes la venue du Surhomme." [32]

 

[1] Nietzsche, Le Voyageur et son ombre, § 3.

[2] Nietzsche, Le Livre du philosophe, 1, § 120.

[3] Nietzsche, Le Gai savoir, III. § 109 : " La nature ne connaît que des nécessités: il n'y a là personne qui commande, personne qui obéisse, personne qui enfreigne."

[4] Nietzsche, La Volonté de puissance, op.cit., tome  II, § 178. 

[5] "Rejeton des religions… et embarras de l'intelligence". (Nietzsche, Le Gai Savoir, §151).

[6] Nietzsche, Le Gai savoir, § 374.

[7] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Les sept sceaux.

[8]  Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Sur les îles bienheureuses.

[9] Nietzsche, Le Livre du philosophe, Aubier-Flammarion n° 29, 1969,  § 120.

[10] Nietzsche, Le Gai savoir, Plaisanterie, ruse et vengeance, § 55, p.32.

[11] Nietzsche, Le Livre du philosophe, § 120.

[12] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent 2.

[13]  Y compris celui du temps périodique et incorporel des philosophes stoïciens.

[14] Comme ceux de l'hindouisme ou du bouddhisme.

[15] Lettre à Gast du 14 août 1881.

[16] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent, 2.

[17] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent, 2.

[18] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le chant de la danse.

[19] Nietzsche, Le Voyageur et son ombre, § 308.

[20] Nietzsche : "6000 pieds au-dessus de l'homme et du temps".

[21] Nietzsche, Ecce Homo – 1888- Trad. Hémery, Idées/Gallimard n° 390, p. 105.

[22] Nietzsche, Ecce Homo, ibidem.

[23] Nietzsche, Le Gai savoir, § 341.

[24] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent 2.

[25] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, De la vision et de l'énigme, 2.

[26] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent, p. 252.

[27] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent 2.

[28] Nietzsche,  Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent, 1.

[29] Nietzsche, Par delà le bien et le mal,  § 56.

[30] Nietzsche, Par delà le bien et le mal,  § 56.

[31] Nietzsche, Le Gai savoir, III. §109.

[32] Nietzsche,  Ainsi parlait Zarathoustra, Le convalescent, 2.

Nietzsche et l'éternel retour
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
Voir le profil de claude stéphane perrin sur le portail Overblog

Commenter cet article