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Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

L'ardeur intime et digne du rouge

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Claude Stéphane PERRIN

 

 

L'ardeur intime et digne du rouge

 

 

   Dans l'Égypte antique, la noire et la rouge, selon sa désignation traditionnelle, le rouge est maléfique. Rapporté au sable roux, malfaisant et aride des déserts, voire au sang nuisible de Seth, sa signification ne sert donc pas l'expression des apparences dans les œuvres d'art.

   Cependant, quelques vérités psychologiques toujours s'imposent. La couleur rouge évoque en effet, de manière banale, la chaleur et les vibrations tonifiantes de la flamme. Mais la sensation produite déborde l'expérience visuelle et obéit surtout à la vie ardente ou tumultueuse de l'imagination. Dans cet esprit, Kandinsky spiritualise la forte "sonorité intérieure" de la couleur du sang (Du Spirituel dans l'art, p. 94).  Mais, d'un point de vue seulement formel,"le rouge fait venir les objets en avant" (Du Spirituel dans l'art, p. 94).

   Pour les mêmes raisons, Braque peint des "rouges qui remuent le vieux fond charnel de l'homme". Curieusement, Goethe croit à la gloire du rouge. Pur (carmin) ou non, en inclinant vers le bleu (pourpre) : " L'effet de cette couleur est unique comme l'est sa nature. Elle donne une impression de gravité et de dignité aussi bien que de bienveillance et de grâce".

   D'une manière plus prosaïque, lorsqu'il se rapproche de l'incarnat, de la couleur de la chair humaine, le rouge dialogue avec les reflets verts des ombres de l'épiderme : " A travers le jaune transparent de la peau apparaissent le rouge des artères, le bleu des veines..." (Hegel). Mais il s'étire alors vers le vert impur de sa propre décomposition…

   En deçà de ce destin maléfique, Baudelaire va au bout de ses rêves les plus excessifs puisque, pour lui, le rouge chante les riches gloires de la nature. De plus, il imagine ce que feront les peintres fauves : " Je voudrais des prairies teintes en rouge et les arbres peints en bleu. La nature n'a pas d'imagination" (Curiosités esthétiques, p.494).

 

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À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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