Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

La peinture de Nicolas de Staël

Nicolas de Staël, Les Toits, 1952, Musée national d'Art moderne, Paris.

Nicolas de Staël, Les Toits, 1952, Musée national d'Art moderne, Paris.

   L'art pictural de Nicolas de Staël a d'abord la sagesse d'une perspective naturaliste : "Être artiste, ce n'est pas compter, mais vivre comme l'arbre, sans presser sa sève." [1]

   Ensuite, son art très impulsif unit une puissance créatrice considérable, qui fait du reste penser à celle de Van Gogh, à des formes stables, simplifiées, grasses, empâtées, répétées et parfois superposées, qui entravent ou qui détruisent cette puissance naturelle.

   Il semble que le peintre cherche ainsi à retrouver ou à reconnaître à partir d'une lumière diffuse et de couleurs non réalistes, voire sales et tristes, une sorte de sous-réalité qui serait constitutive du fond mystérieux et surtout aléatoire des choses : "Le contact avec la toile, je le perds à chaque instant, et le retrouve et le perds… Il le faut bien parce que je crois à l'accident, je ne peux avancer que d'accident en accident." [2]  

   De l'originalité de cette création picturale, animée par des rythmes incertains plutôt simples, par des harmonies colorées souvent grises ou sourdes, et par des espaces sans profondeur, résulte un sentiment très étrange qui dérange notre bonheur d'exister : nous nous sentons tactilement au bord d'un inéluctable précipice qui semble manquer de lumière et d'air.

 

[1] Staël (Nicolas de), lettre du 25 juillet 1937.

[2] Lettre de Nicolas de Staël à Douglas Cooper, janvier 1955.

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
Voir le profil de claude stéphane perrin sur le portail Overblog

Commenter cet article