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Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

Philosophie et poésie

Philosophie et poésie

a) Comparaison n'est pas raison. Est-il pertinent de comparer la philosophie et la poésie ? Cela semble paradoxal et flou, car de quelle philosophie et de quelle poésie s'agit-il ? Est-ce une philosophie systématique comme celle d'Aristote ou bien est-ce celle de Marx qui veut transformer le monde plutôt que de l'interpréter ? S'agit-il d'une poésie rationnelle comme celle de Valéry ou bien d'une poésie irrationnelle comme chez les surréalistes ?

   En fait, il n'y a pas de concepts qui puissent définir la philosophie et la poésie. Il n'y a qu'un devenir historique des activités philosophiques et poétiques, chaque œuvre culturelle devant être faite à sa manière propre. Le concept de relation intellectuelle et sensible éclaire pourtant les cultures, leurs histoires. Par exemple, dans le langage, il tresse des consonnes et des voyelles pour former des mots (des images acoustiques) capables de s'unir avec d'autres, notamment afin de "s'aimer"[1], voire afin de s'associer à d'autres images en formant des métaphores. Toutes les activités culturelles ne sont-elles pas alors associées, puis reliées (en latin, le mot religare a fondé le mot religieux), sans être complètement mitoyennes, dès lors que s'affirme l'amour du flux des différences, des contradictions et surtout des nouveautés ?

  Pourtant, au cœur de ces deux productions culturelles, ne serait-il pas possible de leur trouver une activité commune ? Et cette dernière ne serait-elle pas l'acte créatif qui les rend possibles ? Conformément au sens grec de ποίησις, cet acte, dit poétique, serait alors essentiel. Comment ? En fait, la lointaine et souvent oubliée source commune du poétique et du philosophique, dans ses rapports cachés avec des idées spéculatives[2], avec des mots et avec des choses senties, fait penser à un débordement créatif qui serait inspiré soit par une ouverture (de l'obscur sur du clair, du silence sur la parole), soit par l'action mystérieuse d'une réalité infinie sur notre finitude humaine. Et, dans les deux cas,  ce débordement permettrait d'unir par l'imagination une certaine délectation de l'expression avec les tensions inhérentes au désir de connaître, notamment dans des instants singulièrement uniques et localisés qui peuvent être véritablement dits poétiques. Selon quel processus historique ?

 

b) La poésie est précisément née, en Occident, sans doute après la musique, mais bien avant la philosophie[3] et bien avant les sciences, même si toutes ces créations culturelles ont eu et auront ensuite de communes relations avec des notions communes : l'inconnu, l'obscur, l'indicible et l'imprévisible. Mais d'abord, la source du poétique est inhabitable, loin de toutes les demeures ; elle nous emporte en restant cachée, elle inspire notre finitude en se dérobant et en sauvegardant ainsi sa puissance infinie.

   La poésie est au sens premier et vif du mot, une merveilleuse et mystérieuse création culturelle. Et cette banalité a un sens, car, comme pour tous les mots, elle relie une chose à l'être des choses qui ont le même genre. Le mot poésie désigne ainsi le germe, ou le pont, qui ouvre sur toutes les poésies possibles sans qu'il soit nécessaire de dire lesquelles et de les reconnaître, puisque c'est la puissance du mot qui les donne, qui les crée, notamment en se retirant comme principe et en devenant un simple mot générique, mais un mot qui reste abstrait. La poésie peut ainsi se nier en tant que source de multiples poésies, donc en s'oubliant et en inspirant ensuite des nostalgies et des rêveries, mais surtout en créant des poètes. Au reste, le mot poète vient du verbe grec poiein qui signifie faire, agir sur une matière, sur ce qui est, puis créer, faire apparaître du nouveau à partir d'un savoir-faire (une technique, une manière de bien faire). Alors, la catégorie du poétique ne serait pas étrangère à la philosophie. Elle serait inhérente à chaque création (ποίησις), au faire, au fait d'agir intellectuellement sur une matière afin de produire de la nouveauté.

   Néanmoins, penser l'instant créatif, c'est-à-dire poétique, est difficile, notamment parce ce que cet instant est fondateur. Il n'apparaît que dans des intuitions diverses, chacune étant une expression compréhensive du mouvement complexe du sens d'une émergence envahissante et fulgurante. Pour Bachelard, cette émergence naît à partir des contradictions du réel : «Essentiellement, l'instant poétique est une relation harmonique de deux contraires. Dans l'instant passionné du poète, il y a toujours un peu de raison ; dans le refus raisonné, il reste toujours un peu de passion. Les antithèses successives plaisent déjà au poète. Mais pour le ravissement, pour l'extase, il faut que les antithèses se contractent en ambivalence. Alors l'instant poétique surgit... "[4]

   Cependant, la possible vérité de l'acte poétique n'est pas connaissable puisque son expression est trop immédiate, imaginative et vive pour être saisie dans ses diverses manifestations instantanées[5]. De plus, son expression immédiate rayonne au-delà d'elle-même sans permettre de savoir si elle est pensée intuitivement par chaque sujet ou bien par la nature qui la dépasse en inspirant des interprétations parfois contradictoires. Enfin, si la vérité de l'acte créatif était connaissable dans son surgissement originel, nul ne pourrait savoir, hormis par une mythique réminiscence (Platon) ou par une naïve et tragique nostalgie (Novalis), ce qui serait né il y a bien longtemps.  

 

c) Eu égard à la mystérieuse expression du poétique, la recherche philosophique semble appartenir à un autre monde. En effet, même si elle dépend également d'une singularité, sa démarche n'est pas seulement fondée sur la fulgurante action créatrice du poétique. Philosopher, privilégie également la durée de l'explication, de la méditation et de l'ouverture sur ce qui est encore ignoré, notamment en favorisant des dialogues avec les pensées d'une autre singularité, tout en transportant le philosophe, comme Wittgenstein, dans l'amour de sa propre pensée : «Je suis quelque peu amoureux de ma façon d'avancer dans la pensée, lorsque je philosophe.» [6] En tout cas, l'activité spéculative du philosophe avance pas à pas, d'analyses en synthèses... Parfois, comme Platon, elle dialogue avec son passé en fondant ses recherches sur l'idée d'une réminiscence : apprendre, c'est se ressouvenir. Ou bien, très différemment, comme pour Nietzsche, la spéculation philosophique fait naître des idées imprévisibles afin de les interroger, donc en assimilant quelques actes poétiques puis en les dépassant... En tout cas, dans les multiples désirs entrelacés où il s'agit de percevoir, de mémoriser ou d'imaginer, philosopher consiste à s'étonner, à douter, à méditer, c'est-à-dire à sur-réfléchir en cherchant à instaurer sa propre cohérence singulière avec des concepts.

   Par ailleurs, philosopher consiste moins à se laisser inspirer par des images poétiques qu'à se tourner vers l'objectivité impersonnelle et claire des vérités partielles d'un savant. En effet, la science rassemble clairement des propositions instruites par l'expérience (ou par l'expérimentation), et fait comme si ses propositions étaient complètes, définitives, voire universelles. Néanmoins, pour Bachelard, il sera ensuite nécessaire à l'épistémologue de reconnaître ses limites, sans doute parce que, de manières certes très différentes, la poésie, la philosophie et la science puisent aux mêmes sources naturelles de l'esprit créatif de l'humanité.

   En conséquence, philosopher implique de ne pas se laisser fasciner par la puissance sensible (imagée ou sonore) du verbe poétique et d'interroger, comme Bachelard, les différences entre les images et les concepts, tout en alternant les perspectives claires, comme dans la science, et plutôt obscures dans la poésie : «Les axes de la poésie et de la science sont d'abord inverses. Tout ce que peut espérer la philosophie, c'est de rendre la poésie et la science complémentaires, de les unir comme deux contraires bien faits. Il faut donc opposer à l'esprit poétique expansif, l'esprit scientifique taciturne pour lequel l'antipathie préalable est une saine précaution.»

 

d) Néanmoins, ni les connaissances scientifiques, ni les recherches philosophiques, ne sont susceptibles de révéler les racines de l'acte poétique, ce dernier renvoyant pour chaque auteur à une expérience unique, égocentrée, originale, signée, voire qui se croit absolue et qui s'exprime d'ailleurs dans un «idiome irréductible»[7]. Cette expérience singulière, qui échappe à la pensée solipsiste[8], est donc la base d'interprétations multiples et indéfinies. Pour Rimbaud, par exemple, la vérité du poème est étrangement implicite, intuitive et ambiguë, voire étrangère aux concepts stables et bien définis de la philosophie qu'elle croit dépasser : «J'ai voulu dire ce que ça dit, littéralement et dans tous les sens.»[9] Plus précisément, le poète des Illuminations a vogué dans l'inconnu en plongeant dans l'obscur pour trouver du nouveau, pour inventer des réalités qu'il a lui-même créées, y compris dans et avec d'étranges et souveraines fictions. Dans la lettre dite du Voyant, le 15 mai 1871, il a en effet précisé : « Donc le poète est vraiment voleur de feu. Il est chargé de l’humanité, des animaux mêmes ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions ; si ce qu’il rapporte de là-bas a forme, il donne forme ; si c’est informe, il donne de l’informe.» Les concepts sont ainsi dépassés par l'élargissement, voire par le débordement de l'expression, c'est-à-dire par le libre surgissement fulgurant d'une action synthétisante de l'imagination, donc subjectivement solitaire et non objectivement adéquate au réel puisqu'elle valorise avant tout le chaos des fictions de l'inspiration.

   Dans ce prolongement, la poésie est bien la seule activité créatrice qui soit souveraine puisqu'elle s'exprime dans chaque acte qui donne un premier sens et une première valeur à une réalité, mais aussi à des fictions. Pourtant, indifférente à la philosophie, elle remplace les recherches métaphysiques par la présence des mots, mais surtout par celle des métaphores, par ces figures symboliques qui condensent plusieurs images en une seule d'une manière originale, et qui invitent, selon Bachelard, à créer son lecteur, donc à ne pas «exprimer des idées communes»[10] : «La métaphore, physiquement inadmissible, psychologiquement insensée, est cependant une vérité poétique. C'est que la métaphore est le phénomène de l'âme poétique. C'est encore un phénomène de la nature, une projection de la nature humaine sur la nature universelle.»[11] Nietzsche avait probablement raison, toute prime réalité vitale a toujours été d'abord dite dans et par des métaphores. Mais il savait aussi que chaque philosophe peut ensuite intervenir en niant la valeur de la spontanéité de ses premières pensées imagées, lesquelles ne sont vraies qu'à l'instant où elles apparaissent. Il est ensuite nécessaire de les justifier, de les nuancer, de les adoucir, voire de les corriger[12].

   Par ailleurs, le mentir-vrai[13] de la poésie semble être une expression très pertinente pour la définir. En effet, pour Nietzsche, «Les poètes mentent trop»[14]. Sans doute parce qu'ils suivent spontanément [15] leurs plus sauvages instincts, puis parce qu'ils utilisent de mystérieuses images ou métaphores[16] fictives afin de dominer le réel[17], notamment en privilégiant les songes comme Supervielle : «Laisse l'herbe pousser en dehors de ton songe – Et puis tu reviendras voir ce qui s'est passé.»[18] Pour atténuer un peu cette mystérieuse et douce folie sans s'y perdre, il ne reste plus à l'être humain raisonnable qu'une seule possibilité, celle d'apprendre par cœur chaque expression poétique en imaginant qu'elle est la première, ou identique à la première, et la répéter afin de retrouver ainsi son énergie vitale et intellectuelle, celle d'un monde qui, avec ses rythmes propres, y compris musicaux, ne saurait néanmoins remplacer la complexité du réel.

 

e) Dans ces conditions, la problématique qui recouvre les différences entre les activités philosophiques et poétiques a toujours historiquement varié eu égard aux deux perspectives qu'elles ont données à l'acte poétique. En effet, ces deux perspectives ont pu varier soit dans le sens d'un éloignement (Platon[19]), soit dans le sens d'un rapprochement systématique (Novalis) ou d'une altération de sa fondation (Nietzsche). Certes, ces modifications ont sans doute évolué en fonction de la part de rationalité et d'irrationalité qu'une époque pouvait et voulait assumer. Récemment, par exemple, l'acte poétique a été plutôt indifférent ou étranger à la philosophie, soit parce qu'il a préféré fusionner avec les dieux enfuis de Hölderlin (Heidegger), soit parce qu'il s'est nié lui-même en sombrant dans un désert informe (Bataille et Derrida), soit enfin parce qu'il s'est concrétisé et figé dans des savoirs parfaits (Ponge).

     Au-delà de ce processus historique souvent aléatoire, et qui fait désespérer en imaginant que l'heure de la fin de la philosophie est advenue, ne serait-il pas préférable de ne valoriser, ici ou là, que les distances, plus ou moins claires, qui permettent de distinguer précisément dans l'acte poétique des finalités différentes. Alors apparaissent, comme dans la philosophie de Bachelard, une nette distinction entre les transpositions du langage poétique (en ses combinaisons et compositions musicalement harmonieuses) et les abstractions inhérentes à la philosophie (doute, réductions phénoménologiques, bifurcations dialectiques souvent aléatoires, inversions psychanalytiques). Dans ce cas, l'expression singulière et immédiate de l'acte poétique pourra être véritablement distinguée des méditations sans cesse différées et rectifiées des explicitations philosophiques. Puis l'instauration des primes vérités immédiates et originales du poétique pourra être dialectiquement élargie, et la transfiguration de l'instant créatif qui s'éternise ou qui disparaît pourra être complétée par une adaptation à la complexité des relations entre l'éternel don du réel et le devenir de toutes les choses.

 

[1] Bachelard, La Poétique de la rêverie, P.U.F. « Quadrige », 1960, p.41.

[2] Ou à des concepts.

[3] L'oiseau  de Minerve est attentif et patient, il vient après la poésie, après la religion.

[4] Bachelard, Instant poétique et instant métaphysique in L'Intuition de l'instant, Livre de Poche/biblio-essais n°4197, p.104.

[5] «Comment nommer l'instant, le lieu d'une expérience unique si je ne peux le faire qu'au moyen d'un dé-nominateur commun à tous les lieux et à tous les instants ?» (Christian Doumet, La déraison poétique des philosophes, Stock, 2010, p.148)

[6] Ludwig Wittgenstein, Carnet de Cambridge et de Skjolden, PUF, 1999, p.73.

[7] Derrida (Jacques), Poétique et politique du témoignage, L'Herne, 2005, p.11.

[8] «C'est faux de dire : Je pense. On devrait dire : On me pense.» (Rimbaud, lettres à Demeny et à Izambard)

[9] Rimbaud (Arthur), réponse à sa mère concernant Une saison en enfer.

[10] Bachelard, Lautréamont, Corti, 1940, p.103.

[11] Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, p.246-247.

[12] «L'image est la duplicité de la révélation. Ce qui voile en révélant (…) Non pas le double de l'objet, mais le dédoublement initial qui permet ensuite à la chose d'être figurée (…) De même que je ne vois pas dans le poème d'images, car dans le poème tout est image et tout se fait image, de même il faudrait dire que toute image est aussi tout le poème…Rien alors de plus glorieux dans le poème que l'image, puisqu'elle est son secret et sa profonde, son infinie réserve…L'image a pour trait de toujours démentir son apparence, c'est-à-dire de ne jamais pouvoir apparaître sans paraître aussi de trop (…) Il n'y a pas d'image de l'immensité…l'immensité est la possibilité de l'image ou, plus justement, la manière dont elle se rencontre elle-même et disparaît en elle, l'unité secrète selon laquelle elle se déploie, immobile, dans l'immensité du dehors et en même temps se retient dans l'intimité la plus intérieure. Cet espace de l'image, lieu qui s'engendre dans la mesure et par la mesure, est aussi bien sans image…L'image qui est chaque fois toute la présence de ce contre-monde qu'est peut-être l'imaginaire (…) L'image est une énigme…elle pose des énigmes. Ce dédoublement paraît alors sa voie et sa nature : elle est essentiellement double, non seulement signe et signifié, mais figure de l'infigurable, forme de l'informel, simplicité ambiguë qui s'adresse à ce qu'il y a de double en nous et réanime la duplicité en quoi nous nous divisons, nous nous rassemblons indéfiniment… L'image tremble, elle est le tremblement de l'image, le frisson de ce qui oscille et vacille : elle sort constamment d'elle-même, c'est qu'il n'y a rien où elle soit elle-même, toujours déjà en dehors d'elle et toujours le dedans de ce dehors, en même temps d'une simplicité qui la rend plus simple que tout autre langage et est dans le langage comme la source d'où il sort, mais c'est que cette source est la puissance même de sortir, le ruissellement du dehors dans (de par) l'écriture.»  (Blanchot, L'Entretien infini, pp.42, 474, 475, 476)

[13] L'expression est d'Aragon.

[14] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Des Poètes.

[15] «La terre est bleue comme une orange - Jamais une erreur les mots ne mentent pas.» (Éluard)

[16] La métaphore particularise, imite et, en même temps éloigne et sélectionne, mais elle n'est jamais descriptive. L'effet de condensation métaphorique est vif, il dit la vivacité de l'acte poétique ainsi que son rapport au réel. Toutefois, comme l'a montré Sartre, l'image n'est pas rendue plus vivante par son caractère fictif. Elle n'est pas dans la conscience, ni l'objet de l'image dans l'image, car elle manifeste une modalité particulière de la conscience de se donner un objet qu'elle connaît déjà, tel qu'elle croit le connaître, c'est-à-dire inexistant, absent, ou ailleurs. L'objectivité du monde (perçue par la pensée attentive) ainsi s'absente dans les fantômes irrationnels d'un imaginaire structuré par une intention qui, chez Sartre, enveloppe un néant certain. En dévalorisant son rapport avec le monde extérieur, la conscience imageante (privée de sa dimension psychologique) prouve la faiblesse ontologique des images fictives, c'est-à-dire leur chaos et leur extrême pauvreté.

[17] «Rien que poète, - animal rusé, prédateur, insinuant, - condamné à mentir…» (Nietzsche, Poèmes, NRF, Poésie / Gallimard, 2006, p.215)

[18] Supervielle, Les Amis inconnus, Faire place.

[19] La transposition s'effectue vers des mots essentialisés, l'expression est celle de la réminiscence qui instaure le désir de transfigurer les données sensibles. «Un différent - διαφορά - existe de longue date entre la philosophie et l'art des poètes.» [19] (Platon, La République, livre X, 607 b). «Dis-moi, cher Phèdre, ne te semble-t-il pas, comme à moi, qu'un dieu m'inspire ?» (Platon, Phèdre, 238c). «C'est ainsi que la Muse inspire elle-même les poètes, et, ceux-ci transmettant l'inspiration à d'autres, il se forme une chaîne d'inspirés.» (Platon, Ion, 533d). «Maintenant, mon ami, il me semble que nous en avons fini avec cette partie de la musique qui concerne les discours et les fables, car nous avons traité et du fond et de la forme.» (Platon, République, 398 b)

 

 

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À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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