Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.
3 Décembre 2024
Méditer pour accorder sa subjectivité avec l'extériorité
Une méditation n'est pas seulement un exercice[1] de la pensée réflexive qui rapporte une multiplicité de pensées conscientes à l'intuition qui leur donnera un sens et (ou) une valeur, comme l'idea ideae chez Spinoza[2] ou bien comme la conversation de l'âme avec elle-même pour Platon[3], mais aussi, conformément au sens du mot latin meditari, une manière pratique de "donner des soins à"[4], c'est-à-dire de s'ouvrir sur son dehors, autrui, le monde ou l'infinité de la Nature, par exemple à partir de l'intuition intellectuelle cruciale d'un point de contact invisible entre le fini et l'infini.
Dans ces conditions, comme pour Bachelard[5], méditer pourra vraiment suivre "un rythme oscillatoire d'objectivation et de subjectivation"[6]afin de prolonger ou d'anticiper au cœur des choses et de soi-même, d'une manière durable et toujours recommencée, ce qui permettra de mieux sentir et de mieux comprendre, donc de mieux vivre.
[1] Le mot vient du grec melête qui signifie « s’exercer».
[2] Spinoza, Éthique, II, XXI, scolie.
[3] Platon, Théétète 189 e.
[4] Selon le dictionnaire Gaffiot, la méditation (en latin meditatio) a deux significations : celle d'une réflexion attentive, profonde et vive, et celle d'une anticipation préparatrice, comme pour apprendre à vivre ou à mourir.
[5] Qui pense qu'une méditation solitaire est l'acte philosophique par excellence (Bachelard, Le Droit de rêver, op.cit., p. 234).
[6] Bachelard, Études, op.cit., p. 88-89.
Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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