Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.
1 Juillet 2024
"Le monde visible est fait pour illustrer les beautés du sommeil."[1]
Est-il plus aisé de concevoir le réel que l'irréel, dès lors que ce dernier donne à penser ce qui n'est pas encore pensé, ce qui n'est pas montré, voire ce qui ne le sera peut-être jamais ? En fait, le réel peut être interprété comme un ensemble de choses constitué par tous les êtres indéterminés qui sont donnés, avant d'apparaître comme des objets pour les sujets qui les conçoivent comme des phénomènes avec leurs lueurs et leurs ombres, dans la condensation de brefs instants. Même objectivé et bien senti, le réel demeure néanmoins en partie caché, ambigu, discontinu et inachevé, donc, pour Bachelard, toujours à réaliser, à vérifier et à conquérir : "Qu'est-ce que la croyance en la réalité, qu'est-ce que l'idée de réalité, quelle est la fonction métaphysique primordiale du réel ? C'est essentiellement la conviction qu'une entité dépasse son donné immédiat, ou, pour parler plus clairement, c'est la conviction que l'on trouvera plus dans le réel caché que dans le donné évident. (...) C'est le réel et non pas la connaissance qui porte la marque de l'ambiguïté."[2]
La difficulté de penser l'irréel est aussi importante pour deux raisons. La première est liée au fait que la conscience du philosophe n'est pas vécue comme souveraine puisque le moi qui pense une chose est multiple, à la fois conscient et inconscient, masculin et féminin… Aucune apparence d'un objet, aucun phénomène n'étant jamais tout à fait évident, chaque interprétation devra donc être jugée, niée, élargie, complétée, corrigée en détachant le penseur de ses propres pensées singulières selon un long processus : "L'esprit dynamisé prend conscience de soi dans sa rectification. Devant le réel rendu à l'objectivité, l'esprit en vient à penser l'objectivité, c'est-à-dire à se détacher soi-même de sa propre pensée. Devant la réalité organisée, l'esprit prend une structure. Il prend l'habitude de l'idéalisation. Par un retour sur soi, il arrive enfin à développer des thèmes idéalisants à l'égard de sa propre diversité. En parcourant l'échelle des valeurs objectives, il trouve une hiérarchie dans ses propres attitudes. Peu à peu la culture de l'objectivité détermine un subjectivisme objectif. Le sujet en méditant l'objet, élimine non seulement les traits irréguliers dans l'objet, mais des attitudes irrégulières dans son propre comportement intellectuel. Le sujet élimine ses singularités, il tend à devenir un objet pour lui-même. Finalement la vie objective occupe l'âme entière. Le passé lui-même reçoit des perspectives régulières, des thèmes régularisants, où les singularités ne sont plus que des accidents."[3]
Pour penser l'irréel, la seconde difficulté est inhérente à l'incapacité humaine à concevoir ce qui est impalpable, caché et en devenir, sans le figer dans des images incomplètes et uniquement probables. Pour Bachelard, en effet, le devenir apparent du monde, ou plutôt d'un monde, de notre monde, et pas seulement celui "qui vient s'imaginer dans la rêverie humaine"[4] ou dans des œuvres d'art, est incertain, discontinu, interrompu par des vides, voire du néant, ainsi qu'en puissance d'imprévisibles nouveautés virtuelles, tout en nous faisant penser qu'"il ne faut pas assimiler le probable à l'irréel." [5]
La situation de la pensée, face à cette grande complexité mystérieuse de l'irréel, a alors conduit Bachelard à privilégier, d'un point de vue phénoménologique, le surgissement de ses éclairs de conscience. Ces derniers sont situés en marge de toute inconscience, ou bien ils débordent[6] la conscience par leurs actes instantanés et enchantés d'une imagination surhumaine[7], ou bien, et surtout, ils sont de brèves lueurs situées à la jointure ou à la frontière du montré et du caché, c'est-à-dire d'une reproduction et d'une création, de la conscience et de l'inconscience, mais aussi du virtuel improbable et du réel probable, "dans la vie double, à la frontière sensibilisée du réel et de l'imaginaire."[8]
C'est alors cette ambivalente jointure où "la réalité est une puissance de rêve et le rêve une réalité"[9], hors de toute possible unification réductrice aux seuls éléments qui la constitueraient, qui rapporte le réel à l'irréel, et réciproquement, c'est-à-dire qui crée "à la fois une réalité du virtuel et une virtualité du réel."[10] Cela signifie qu'il y a du réel dans l'irréel et de l'irréel dans le réel, voire une "filiation régulière du réel à l'imaginaire"[11]. Les deux fonctionnent normalement ensemble : "À la fonction du réel, instruite par le passé, telle qu'elle est dégagée par la psychologie classique, il faut joindre une fonction de l'irréel tout aussi positive..."[12]
Cette positivité de l'irréel, de ce « réalisme de l’irréel »[13], n'apparaît certes que dans certaines conditions qui normalisent l'action de l'imagination, notamment lorsqu'elle fait réellement voyager "notre substance psychique"[14] selon trois modalités différentes : soit d'une manière seulement reproductrice, soit en étant matériellement créatrice, soit en se voulant à la fois reproductrice et créatrice, dans l'esprit de cette interprétation de Renato Boccali : "Ce qui se concrétise et se manifeste dans la forme est la force imaginative en tant que pure tension, mais en même temps l’informe de la matière, ce qui a été soustrait au chaos originaire et a acquis un ordre, fait également son apparition . La forme, l’image s’instituent en tant que réalité visible précisément au point de rencontre des deux extrêmes invisibles : l’imagination comme force et la matière comme magma. La force d’une imagination se réalise dans sa matière tandis que la matière correspondante se déréalise dans l’imagination, selon un double mouvement sur deux axes."[15]
En effet, la simultanéité du réel et du virtuel n'est ni statique, ni simple, ni brutalement et seulement matérielle ; elle épouse les fluctuations de l'imagination, d'abord et surtout selon une modalité matérielle, puis formelle, et enfin dynamique[16]. Ainsi, dans sa complexité, l'imagination réussit-elle à unifier diversement les intuitions épurées ou sublimées du réel et de l'irréel, soit d'abord d'une manière matérielle[17] en donnant une forme à l'informe, un objet à un sujet, un monde à une conscience, car "la matière est l'inconscient de la forme."[18] Soit, ensuite, d'une manière formelle, en reproduisant différemment des images perçues. Soit, enfin, d'une manière dynamique (matérielle et formelle), par exemple selon une modalité ascendante, contraignante, allégée et aérienne, c'est-à-dire la moins matérielle possible, voire libre[19] !
Dans la deuxième possibilité des filiations du réel et de l'irréel, pour Bachelard, "l'imagination reproductrice masque et entrave l'imagination créatrice"[20]. Alors, la réalité domine le virtuel qui déforme uniquement des images perçues et mémorisées[21], comme dans le séduisant style artistique dit maniériste qui masque ou qui refoule l'irréel en bloquant toute virtualité dans l'apparence d'une vérité illusoire : "Le vrai est du fantastique refoulé, la réalité est une image qui, pour nous mieux tromper, se maintient un peu plus longuement." [22]
Soit, dans une troisième possibilité, surgissent des virtualités de la pensée créatrice qui sont des apparitions imprévisibles, lesquelles deviennent un peu sensibles lorsque leurs formes font, dans une lecture par exemple, "sentir que le mot est un germe de vie, une aube croissante".[23] Dans ce cas, le « réalisme de l’irréel » consiste à rêver pour "emprisonner le fantastique" [24] et pour créer du sensible plutôt que de se limiter à voir du visible,[25] notamment dans des œuvres d'art. En effet, pour Renato Boccali, "l’invisible excède toujours le visible, puisque la visibilité n’est rien d’autre qu’une perspective, un panorama d’où s’échappe un pli d’invisibilité. De même, la matière excède la forme sans laquelle pourtant elle ne pourrait se faire visible. C’est précisément grâce à cet excès qu’elle efface la forme."[26]
C'est du reste cette suprématie de l'invisible sur le visible qui caractérise l'art de Chagall : "Le peintre regarde ce qu'il ne voit pas : il crée." [27] Le réel peut ainsi naître à partir des virtualités abstraites-concrètes d'une rêverie, comme dans "un rêve de rêve"[28], c'est-à-dire en créant une rêverie sur la rêverie, par exemple dans la lecture d'un poème lorsque l'irréel apparaît comme la virtualité qui "fait jaillir la lumière d'une image neuve"[29] : "Dans leur être actuel, les mots, en amassant des songes, deviennent des réalités."[30] En rêvant sur la virtualité des mots, et parce que les mots "à la fois rêvent et pensent"[31], Bachelard entend ainsi des rumeurs dans ses fictions ; il voit par exemple des corps où le sexe féminin n'est plus qu'une voyelle[32]. Une rêverie s'exerce en effet "entre chose et nom"[33], surtout à partir des mots écrits qui sont pesés en permettant de "hausser le réel d'un ton" : "Les mots prennent alors d'autres significations comme s'ils avaient le droit d'être jeunes. Et les mots s'en vont cherchant, dans les fourrés du vocabulaire, de nouvelles compagnies, de mauvaises compagnies."[34] Ou bien, dans les peintures de Magritte, voire dans les cadavres exquis des surréalistes, l'irréel parvient à s'accorder avec le réel, et réciproquement, en de mystérieuses images poétiques qui matérialisent des formes en les cristallisant, ou bien qui spiritualisent un imaginaire céleste en le dématérialisant. Dans les deux cas, "le problème du poète est d'exprimer du réel avec de l'irréel. Il vit dans le clair-obscur de son être, tour à tour apportant au réel une lueur ou une pénombre – et chaque fois donnant à son expression une nuance inattendue." [35]
En fait, lorsque Bachelard privilégie "une virtualité du réel" adaptée aux contradictions de ce monde, l'irréel peut être idéalisé, vécu d'une manière ascensionnelle, cohérente et vitalement dynamique : "La fonction de l'irréel trouve son emploi solide dans une idéalisation bien cohérente, dans une vie idéalisée qui tient chaud au cœur, qui donne un dynamisme réel à la vie." [36] Bachelard entend alors par vie idéalisée une vie qui est valorisée par sa verticalité[37] et qui est dédoublée par cela même qu'elle exalte, notamment dans et par l'enthousiasme inhérent à quelques rêveries.
Alors, pour être vitalement dynamiques, les virtualités de l'imagination matérielle devront être dépassées. Comment ? Elles le seront d'abord lorsque "la matière rêvée dans sa puissance élémentaire s'exaltera jusqu'à devenir un esprit, une volonté."[38] Ensuite, lorsque l'imagination matérielle éclatera en une profusion d'images incontrôlées et ouvertes : "Si une image présente ne fait pas penser à une image absente, si une image occasionnelle ne détermine pas une prodigalité d'images aberrantes, une explosion d'images, il n'y a pas imagination. Il y a perception, souvenir d'une perception, mémoire familière, habitude des couleurs et des formes. Le vocable fondamental qui correspond à l'imagination, ce n'est pas image, c'est imaginaire. Grâce à l'imaginaire, l'imagination est essentiellement ouverte, évasive. Elle est dans le psychisme humain l'expérience même de l'ouverture, l'expérience de la nouveauté. Plus que toute autre puissance, elle spécifie le psychisme humain." [39]
Cette ouverture sur les virtualités imprévisibles du réel requiert ensuite d'embrasser toutes les contradictions concomitantes du monde, notamment sensibles et intellectuelles, profondes et sublimées, terrestres et célestes, lourdement ralenties et accélérées grâce à la légèreté d'un fluide aérien, afin de les unifier un peu : "L'imagination dynamique unit les pôles. Elle nous fait comprendre qu'en nous quelque chose s'élève quand quelque action s'approfondit – et qu'inversement quelque chose s'approfondit quand quelque chose s'élève. Nous sommes le trait d'union de la nature et des dieux, ou, pour être plus fidèles à l'imagination pure, nous sommes le plus fort des traits d'union de la terre et de l'air : nous sommes deux matières en un seul acte. Une telle expression, qui nous paraît résumer l'expérience onirique novalisienne, n'est compréhensible que si l'on donne la suprématie à l'imagination sur toute autre fonction spirituelle. Alors on s'établit dans une philosophie de l'imagination pour laquelle l'imagination est l'être même, l'être producteur de ses images et de ses pensées. L'imagination dynamique prend alors le pas sur l'imagination matérielle. Le mouvement imaginé en se ralentissant crée l'être terrestre, le mouvement imaginé en s'accélérant crée l'être aérien. Mais comme un être essentiellement dynamique doit rester dans l'immanence de son mouvement, il ne peut pas connaître de mouvement qui s'arrête totalement ni qui s'accélère au-delà de toute limite : la terre et l'air sont pour l'être dynamisé indissolublement liés."[40]
Enfin, lorsqu'il agit dans la puissance d'une rêverie inconsciente[41] ainsi que dans la conscience d'être soi-même heureux de rêver, l'irréel est pour Bachelard à la fois humain et utile : "La rêverie est le témoignage d'une fonction de l'irréel, fonction normale, fonction utile, qui garde le psychisme humain, en marge de toutes les brutalités d'un non-moi hostile, d'un non-moi étranger." [42] En effet, pour rester humain, le cogito du rêveur sait se limiter à accorder le monde qu'il rêve à sa seule existence d'être rêvant, lequel devient plus humain en rêvant activement[43] à partir de ce qui est possible et de ce qui est aimable[44], donc sans se perdre dans quelques fictions délirantes ou dans de vaines abstractions : "Le cogito de la rêverie s'énoncera ainsi : je rêve le monde, donc le monde existe comme je le rêve."[45]
Cependant, cette réduction ne reste pas longtemps refermée sur elle-même, notamment lorsqu'une rêverie s'ouvre sur une création poétique qui reconnaît la substance infinie de l'air[46], c'est-à-dire lorsqu'une rêverie fonde des transfigurations du fini en diverses régions possibles de l'infini, ces dernières rendant l'irréel réel : "«Dis-moi quel est ton infini, je saurai le sens de ton univers, est-ce l'infini de la mer ou du ciel, est-ce l'infini de la terre profonde ou celui du bûcher ? ». Dans le règne de l'imagination, l'infini est la région où l'imagination s'affirme comme imagination pure, où elle est libre et seule, vaincue et victorieuse, orgueilleuse et tremblante. Alors les images s'élancent et se perdent, elles s'élèvent et elles s'écrasent dans leur hauteur même. Alors s'impose le réalisme de l'irréalité. On comprend les figures par leur transfiguration."[47]
[1] Bachelard, L’air et les songes, Corti, 1943, p. 81.
[2] Bachelard, Le Nouvel esprit scientifique, PUF, 1934, pp.34 et 55.
[3] Bachelard, Études, 1934-35, Vrin, 1970, p. 91-92.
[4] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.22.
[5] Bachelard, Le Nouvel esprit scientifique, PUF, 1949, pp.81, 115 et 117.
[6] Bachelard, Le Droit de rêver, PUF, 1970, p.102.
[7] "L'imagination n'est pas, comme le suggère l'étymologie, la faculté de former des images de la réalité ; elle est la faculté de former des images qui dépassent la réalité, qui chantent la réalité. Elle est une faculté de surhumanité." (Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, p.23).
[8] Bachelard, La Poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.139.
[9] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.21.
[10] Bachelard, La poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.22.
[11] "Un être privé de la fonction de l'irréel est un névrosé aussi bien que l'être privé de la fonction du réel. (…) On devra donc trouver une filiation régulière du réel à l'imaginaire…" (Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.14).
[12] Bachelard, La Poétique de l'espace, PUF, 1957-1964, pp.3 et 16-17.
[13] Bachelard, L’Air et les songes, 1943, José Corti, p.14.
[14] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.22.
[15] Boccali (Renato), L’esthétique concrète de Gaston Bachelard ou la réintégration du sentir dans le penser, Nouvelle revue d’esthétique 2023/2 (n° 32), pages 173 à 181.
[16] "Il faut à la fois une intention formelle, une intention dynamique et une intention matérielle pour comprendre l’objet dans sa force, dans sa résistance, dans sa matière, c’est-à-dire totalement." (Gaston Bachelard, L’Eau et les Rêves. Essai sur l’imagination de la matière [1942], Paris, José Corti, 1997, p.214).
[17] - "L'imagination matérielle, l'imagination des quatre éléments, même si elle favorise un élément, aime à jouer avec les images de leurs combinaisons. Elle veut que son élément favori imprègne tout, elle veut qu'il soit la substance de tout un monde. Mais, malgré cette unité fondamentale, l'imagination matérielle veut garder la variété de l'univers. La notion de combinaison sert à cette fin. L'imagination formelle a besoin de l'idée de composition. L'imagination matérielle a besoin de l'idée de combinaison." (Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, p.126).
[18] Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, p.70.
[19] Parce que dans un espace sans dimension, voire infini, le mouvement y "prime la substance". (Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.16).
[20] Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, pp. 1-2, 4, 23, 116, 126, 144, 195, 197, 252.
[21] "Les recherches sur l'imagination sont troublées par la fausse lumière de l'étymologie. On veut toujours que l'imagination soit la faculté de former des images. Or elle est plutôt la faculté de déformer les images fournies par la perception, elle est surtout la faculté de nous libérer des images premières, de changer les images. S'il n'y a pas imagination, il n'y a pas d'action imaginante." (Bachelard, L'air et les songes, Corti, 1943-1965, p.7-8).
[22] Bachelard, Le Droit de rêver, PUF, 1970, p.135.
[23] Bachelard, La Poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.41.
[24] Bachelard, Le Droit de rêver, PUF, 1970, p.103.
[25] "Rêver et voir ne s'accordent guère : qui rêve trop librement perd le regard – qui dessine trop bien ce qu'il voit perd les songes de la profondeur." (Bachelard, Le Droit de rêver, PUF, 1970, p.186).
[26] Boccali (Renato), L’esthétique concrète de Gaston Bachelard ou la réintégration du sentir dans le penser, Nouvelle revue d’esthétique 2023/2 (n° 32), pages 173 à 181.
[27] Bachelard, Le Droit de rêver, PUF, 1970, p.15.
[28] "Novalis va plus au fond que tous les rêveurs. Son rêve est un rêve de rêve, non pas dans le sens éthéré, mais dans le sens de la profondeur. (…) C'est une imagination qui se développe en profondeur. Les fantômes sortent de la substance comme des formes vaporeuses, mais pleines, comme des êtres éphémères, mais qu'on a pu toucher, auxquels on a communiqué un peu de la chaleur profonde de la vie intime." (Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, pp. 172 et 173).
[29] Bachelard, La poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.23.
[30] Bachelard, La poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.57.
[31] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.21.
[32] Bachelard, La poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.44.
[33] Bachelard, La poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.31.
[34] Bachelard, La Poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.15.
[35] Bachelard, La Flamme d'une chandelle, 1961-1970, p.80.
[36] Bachelard, La poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.63.
[37] "Toute valorisation est verticalisation". (Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.18).
[38] Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, p.197.
[39] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.7.
[40] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1948-1965, p.126.
[41] "Ce qui est purement factice pour la connaissance objective reste donc profondément réel et actif pour les rêveries inconscientes. Le rêve est plus fort que l'expérience." (Bachelard, La Psychanalyse du feu, Gallimard, Idées, 1965, p.40).
[42] Bachelard, La Poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.12.
[43] "Un être rêveur heureux de rêver, actif dans sa rêverie, tient une vérité de l'être, un avenir de l'être humain." (Bachelard, La Flamme d'une chandelle, 1961-1970, p.2).
[44] "Ce n'est pas la connaissance du réel qui nous fait aimer passionnément le réel. C'est le sentiment qui est la valeur fondamentale et première. La nature, on commence par l'aimer sans la connaître, sans la bien voir, en réalisant dans les choses un amour qui se fonde ailleurs. Ensuite, on la cherche en détail parce qu'on l'aime en gros, sans savoir pourquoi." (Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, p.155).
[45] Bachelard, La Poétique de la rêverie, PUF, 1960-1971, p.136.
[46] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1943-1965, p.156-157.
[47] Bachelard, L'Air et les songes, Corti, 1948-1965, p.13.
Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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