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Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

Intuitions et concepts par Wittgenstein et Bouveresse

Intuitions et concepts par Wittgenstein et Bouveresse Intuitions et concepts par Wittgenstein et Bouveresse

Wittgenstein : "Ce n'est pas une intuition qui nous apprend quelque chose sur les concepts de couleurs. (I. p.19, § 72) Qui parle du caractère d'une couleur ne pense jamais qu'à une certaine façon de l'employer. (I. p.19, § 73) Nous ne devons pas non plus oublier que nos termes de couleurs caractérisent l'impression que procure une surface, sur laquelle notre regard se promène. C'est pour cela qu'ils sont faits. (III. p.34, § 64) Il n'y a pas de pur concept de couleur. (III. p.35, § 73) Nous ne possédons pas un concept unique de l'identité-de-couleur, mais plusieurs, apparentés entre eux. (III. p.62, § 251) Nos concepts de couleurs se rapportent parfois à des substances (la neige est blanche), parfois à des surfaces (cette table est brune), parfois à des éclairages (dans le rougeoiement du crépuscule), parfois à des corps transparents. Et n'existe-t-il pas aussi un emploi qui concernerait un endroit dans le champ visuel et qui serait logiquement indépendant du contexte spatial ? Ne puis-je dire : "Je vois là du blanc" (et, par exemple, le peindre) même si je ne puis nullement interpréter l'image visuelle spatialement ? (Taches  de couleur). (Je pense à une manière pointilliste de peindre). (III. p.62, § 255)  On pourrait dire que les concepts des hommes indiquent ce qui est important pour eux et ce qui ne l'est pas. Mais non au sens où cela expliquerait les concepts particuliers qu'ils possèdent. Ce qui doit être exclu par là, c'est seulement l'idée que nous aurions des concepts justes, et les autres des concepts faux. (Il y a un passage de la faute de calcul à une autre manière de calculer).  (III. p.69, § 293) Serait-il juste de dire que dans nos concepts, c'est notre vie qui se reflète ? Ils sont pris en elle. (III. p.70, § 293)" [1]

 

- "C'est comme si nous pouvions saisir l'usage d'un mot dans son intégralité. (…) Mais as-tu pour cela un modèle ? Non. Seul ce mode d'expression se présente à nous. Comme le résultat d'images qui se croisent. (…) L'intuition était-elle seule à pouvoir dissiper ce doute ? S'il s'agit d'une voix intérieure - comment sais-je de quelle manière je dois la suivre ? Et comment sais-je qu'elle ne me fourvoie pas ? Car si elle peut me mettre sur la bonne voie, elle peut aussi me fourvoyer. (L'intuition, un subterfuge inutile.) Si une intuition est nécessaire pour développer la suite 1 2 3 4…, il en est de même pour développer la suite 2 2 2 2… (…) Je lui révèle l'intérieur de moi-même quand je lui dis ce que j'ai voulu faire. – Je ne le fais cependant pas à partir d'une observation de moi-même, mais à travers une réaction. (On pourrait aussi nommer cela une intuition)." [2]

 

Bouveresse : "Mais si la règle m'inspire ce que je dois faire chaque fois par l'intermédiaire d'une intuition ou de quelque occurrence mentale que ce soit, comment puis-je parler d'applications correctes ou incorrectes de la règle ? Si j'ai besoin d'une intuition pour appliquer une règle ou un concept, je suis obligé de lui obéir sans contrôle, sans garantie et sans recours.(…) Dire que nous suivons la règle aveuglément n'est pas dire que nous obéissons à une autorité aveugle comme celle de l'intuition ou à une sorte de déclic mental, mais simplement que la règle est la dernière instance à laquelle nous en appelons pour savoir comment nous devons procéder. Et si nous supposons que l'application correcte de la règle requiert l'intervention d'une intuition spécifique entre la formule générale et ses cas particuliers, nous sommes conduits inévitablement à postuler une autre intuition ou une nouvelle règle qui nous garantisse la rectitude de ce qui nous a été soufflé par la «voix intérieure»." [3]

 

[1] Wittgenstein (Ludwig),  Remarques sur les couleurs, T.E.R bilingue, 1997.

[2] Wittgenstein (Ludwig),  Recherches philosophiques, Tel/Gallimard n.404, 2014, pp.121 (§191), p.130 (§213-214), p.236 (§659) et Philosophische Untersuchungen (Philosophical Investigations), B. Blackwell, Oxford, 1953, § 213-214.

[3] Bouveresse (Jacques), Le Mythe de l'intériorité, Minuit, 1976, pp.554-555.

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À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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L
Ce n'est pas probant. D'habitude Bouveresse l'est mais peut-être pas par extrait, il prend le temps d'amener les choses.
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