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Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

L'amour : de l'obscur vers la lumière

L'amour : de l'obscur vers la lumière

Disponible,  soit en librairie

soit en cliquant chez L'Harmattan

https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=66458

 

A. Prologue

 

 

- L'amour : de l'obscur vers la lumière

 

   La pensée peut s'interroger soit à partir de ce qu'elle ignore (l'incons­cient, l'imperceptible), soit à partir de ce qu'elle saisit avec la plus grande certitude (d'une manière pure, formelle), soit à partir d'une intention raisonnable de douter, soit encore en refusant de séparer le clair et l'obscur, notamment parce qu'il y a du non-être dans l'Être, c'est-à-dire dans la Nature.[1] C'est d'ailleurs à partir de ce rapport tendu entre l'obscur et le clair qu'une recherche devrait pouvoir s'instaurer pai­siblement en abordant l'épreuve sans doute la plus mystérieuse qui soit, celle de l'amour.

   Cette recherche pourrait d'abord commencer au cœur d'une in­contrôlable et étonnante surprise devant l'extension de cette affection qui échappe aux premiers actes simples et positifs de la pensée, voire qui peut engendrer de naïves relations entre la force d'un com­mencement et la mystérieuse puissance affective qui la dépasse en l'en­globant, tout en sachant que, dans certaines de ses manifestations, l'amour inspire, pour ceux qui sont concernés, la grâce presque miraculeuse d'une nouvelle naissance.

   Cependant, une possible atténuation de cette surprise est nécessaire si la pensée ne veut pas se laisser fasciner par la puissance toujours nais­sante (ou renaissante) qui exprime des sentiments bouleversants souvent merveilleux, notamment lorsqu'ils sont imprévisibles ou créatifs. Comment ? En réalité, pour commencer, les épreuves de l'amour ne sont pas vraiment pensables immédiatement parce qu'elles font d'abord prévaloir leurs premières et grandioses obscurités, comme dans les relations violentes et délirantes de l'amour-passion qui suppriment les différences en attisant le mystère insondable des affec­tions sensibles, du reste surtout sensibles. En fait, la première épreuve passionnelle de l'obscur est surtout passive. Elle se perd alors dans la sensation d'une fusion avec un abîme inéluctable, celui de l'épaisse et brute obs­curité matérielle des forces élémentaires de la nature [2] dont les effets inconnus et hors d’accès conduisent les êtres humains vers l'ignorance, vers la solitude ou vers la peur de l'inconnu.

   Tout commence ainsi à un niveau unique­ment sensible par une épreuve métaphorique de l'obscur, par une image symbolique qui condense en elle profondeur, inquiétude et ignorance, même si cette image impliquera ensuite sa propre négation pour satisfaire des exigences vitales plus humaines, c'est-à-dire vraiment soucieuses de distinguer les nuances inhérentes à chaque sentiment. En effet, l'étrangeté et la confu­sion de la métaphore de l'obscur expriment, eu égard à l'amour, l'im­possibilité d'une relation qui serait sans souffrance, voire sans haine. Or, cette épreuve surtout sensible nous transporte vers le vide prévisible de la disparition de toutes les émotions et de tous les affects.[3]

   Néanmoins, au delà des tensions qui rapportent une première épreuve affective de l'obscur à un désir de lumière, peut aussi intervenir le pro­jet de cohérence qui est présent dans toute pen­sée raisonnable non en­fermée dans une universalité abstraite, comme dans celle, par exemple, de la Morale ou de la Loi. En réalité, ce projet devrait plutôt chercher à associer une lumineuse conscience de l'amour à ses obscures profondeurs singu­lières, avec un peu de sérénité, sans nier la valeur de chaque singularité en présence, et tout en allant des épreuves les plus obscures vers les plus claires.

   De l'obscur peut en effet surgir l'infime clarté d'un lien entre ceux qui s'aiment, c'est-à-dire les éclairs de conscience qui dominent la nuit de chacun, tout en rendant aimable cette dernière. L'obscurité matérielle est alors dé­passée et enveloppée par deux consciences, par deux lumières intel­lectuelles qui diminuent les épreuves de l'obscur en préférant ce qui unit à ce qui disperse ; chaque lumière permettant d'expliquer, c'est-à-dire de développer le clair à partir de l’obscur, clarum per obscurius... Puis, cette conscience d'un gouffre de l'obscur néanmoins ouvert sur la lumière, cette conscience parta­gée par deux êtres humains qui s'aiment, peut découvrir qu'elle ne saurait être réduite à l'obscure solitude de chacun, puisqu'elle inspire surtout d'interpréter les épreuves affectives au delà de leurs premiers surgissements symboliques et matériels, y compris lorsque, pour Bachelard, "l'amour n'est qu'un feu à transmettre".[4]

   Dès lors, la pensée de chacun, interprétée et vécue dans un amour partagé, pourra faire penser à une merveilleuse étincelle surgie de l'obscur, sachant que cette étincelle, qui est la même pour chacun, éclairera d'autres métaphores incandescentes, puis des concepts, même seulement probables, c'est-à-dire des formes antici­pées (avant leur récognition) et partielles (avec leur trame propre) d'une pensée rationnelle et sensible capable de clarifier les sen­timents, notamment lorsque ces derniers rassemblent, éloignent ou bien juxtaposent consciemment, certes sans les saisir complètement, des sensations, des émotions et des représentations intellec­tuelles qui s'ajustent plus ou moins bien entre elles puisqu'elles modifient constamment leurs relations. En tout cas, le sens du concept ici affirmé peut faire penser au sens donné par cette définition de Théodule Ribaud : "Un résultat de jugements, une condensation, un abréviatif. On peut dire qu'il se compose de jugements affectifs." [5]

   Dans ces conditions, chaque affection, chaque tension attractive, coordonnatrice, voire au pire, chaque transe fusionnelle, s'effectuera toujours à partir des premières sensa­tions obscures qui accompagneront la naissance innocente d'un acte d'amour avant de faire surgir, même tardivement, l'évidence joyeuse d'une plénitude affective qui inspirera ensuite des raisons d'ai­mer librement d'autres formes, ou bien de continuer à aimer seulement celles qui appartiennent aux déterminations de la nature. Dès lors, si une épreuve de l'indicible s'impose d'abord, c'est très probablement parce que, en sa réalité sensible, la puissance de l'amour est considérable, trop considérable pour être pensée d'abord clairement, c'est-à-dire en deçà de toute considération. Cette puissance ne saurait en effet être comprise simplement en elle-même et par elle-même, sachant que le mystère de l'amour demeure toujours bien plus fort que tous les parce que puisqu'il fait triompher, selon Vladimir Jankélévitch, "ce je-ne-sais-quoi si évasif et si controversable (qui) est la chose la plus im­portante du monde, et la seule qui vaille la peine." [6] 

   Il est pourtant difficile d'en rester à ce constat qui conduit à penser que l'amour serait en quelque sorte la survérité inconnaissable et indicible qui contiendrait toutes les vérités en impliquant un savoir nescient concernant cette survérité. En fait, l'amour serait plutôt, à nos yeux, la sur­réalité qui émane de la puissance de la Nature et qui nous donne néanmoins à comprendre un peu quelques-uns de ses multiples effets, c'est-à-dire les différences qui s'instaurent objectivement, voire souvent très claire­ment, entre diverses sortes d'amour possibles : l'amour de la nature, de la vie, de l'autre, de la culture, de la science, du jeu, de la sagesse… N'y aurait-il pas alors un point commun à tous ces sentiments, un point qui se situerait au cœur de tout je-ne-sais-quoi ? Très probablement. Mais, avant de répondre plus précisément à cette question, ne faudrait-il pas d'abord penser l'amour en tenant compte, au sein de ses multiples variations, de la présence de la puissance créatrice positive et souveraine de la Nature qui en serait la cause, même si cette puissance est elle-même incom­préhensible, toujours en devenir, voire aussi bien suscep­tible d'assembler ses effets que de les multiplier ? L'action de cette puissance ren­drait pos­sibles tous les sentiments, ainsi que tous les actes imprévi­sibles et bénéfiques où chaque être humain déploie son propre amour pour un autre (quel qu'en soit l'objet), et cette action donnerait aussi à penser que la Nature n'est pas vraiment étrangère aux actions humaines qui ne veulent pas rester figées par un prime je-ne-sais-quoi plutôt obscur à son sujet.

   Dès lors, afin d'échap­per à la dérive des significations qui demeurent blo­quées ou fascinées par l'indiscernable, l'indistinct, l'insaisissable, voire par une mystérieuse intervention de l'invisible dans le visible (comme celle du surna­turel ou du sacré), ne faudrait-il pas toujours interpréter l'amour en fonction de la puissance positive qu'il manifeste, ici et mainte­nant, c'est-à-dire dans ce monde éphémère, en chaque don répété de cette puissance qui permet de satisfaire aussi tout désir de donner un sens clair, co­hé­rent et heureux à une existence humaine ? Très probablement, car la puissance du don de l'amour par la Nature offre éternellement à ce monde (comme à de multiples autres mondes peut-être) de nouvelles créations qui ne sont pas étrangères à l'intelligence de leurs devenirs, notamment dans leurs meil­leurs effets, c'est-à-dire dans les dons les plus bénéfiques pour les êtres humains lorsque la force du vrai l'emporte sur les tentations de l'illusion ou de la fausseté.

   Dans cette pers­pective et à ce moment de la réflexion, un concept global et clair de l'amour de­meure pourtant impossible, car, si tel n'était pas le cas, nous réduirions l'amour à des raisons seulement for­melles. En réalité, n'apparaissent d'abord que des af­fects primaires et immédiats, c'est-à-dire des sensations brutes (comme le plai­sir ou la souffrance). Puis leur interprétation découvre qu'elle doit se limiter à quelques détails matériels, parfois mythiques et fructueux, ou bien à des concepts provisoires qui, par exemple pour Bachelard, devront ensuite être affinés ou rectifiés.

   Cette impossibilité d'une prime conception globale de l'amour révèle que l'incertitude prévaut d'abord sur toutes les intuitions claires et sur tous les concepts, car, dans sa première expression, l'amour paraît très obscur puisqu'il ne révèle pas ses éventuels fonde­ments, y compris d'un simple point de vue métaphysique qui, comme pour Bachelard, ne ferait pourtant pas intervenir une mystérieuse transcendance[7] : "Ce n'est pas la connaissance du réel qui nous fait aimer passionnément le réel. C'est le sentiment qui est la va­leur fondamentale et première. La nature, on commence par l'aimer sans la connaître, sans la bien voir, en réalisant dans les choses un amour qui se fonde ailleurs. Ensuite, on la cherche en détail parce qu'on l'aime en gros, sans savoir pourquoi." [8] Du reste, ce "sans savoir pourquoi" est très intéressant puisqu'il per­met d'interpréter l'amour en rapportant les limites de la connaissance objective à l'incompréhensible infinité de la Nature. Néan­moins, le philosophe de la psychanalyse de la connais­sance objective et de la rêverie n'en est pas resté aux propriétés mystérieuses de l'amour, hu­main ou non. Il a su aussi élever inductivement les contra­dictions inhérentes à l'amour vers deux épreuves méta­physiques [9] très précises : la première en purifiant la réalité brute des affects (surtout celle du plaisir), et la seconde en effectuant une sublimation rationnelle de l'ardeur des sentiments ; ces derniers étant psychanalysés avant d'incliner peu à peu vers des concepts probables qui ont été ensuite contrôlés, puis rectifiés.

   En tout cas, la primauté du sentiment de l'amour sur sa connaissance empirique implique deux conséquences méthodologiques importantes, d'abord celle de reconnaître la primauté d'un non-savoir, ensuite celle de douter librement à partir des limites inhérentes à toute compréhension qui sait vaguement ce qu'elle ne peut pas saisir.

   Aveugle ou obscure, la puissance de l'amour oriente ainsi très secrètement les destinées humaines d'une manière remarquable. Pourtant elle leur donne également à penser ce secret, c'est-à-dire à en saisir au moins l'extension. Alors, ne faudrait-il pas, à partir de la volonté de penser les limites, chercher aussi à donner un sens aux cruelles pesan­teurs solitaires des existences humaines qui errent sans parvenir à se libérer ? Sans doute. Mais, dans ce cas, il sera tout à fait impossible de vivre autrement qu'en fonction de la puissance de la nature qui détermine chacun à se donner ses propres raisons d'aimer.

   Par conséquent, lorsqu'il décide d'interroger cette puissance, chaque être humain peut savoir qu'il aime tout d'abord sans savoir pourquoi, puis qu'il doit chercher à sortir de l'obscurité qui domine à la fois ses épreuves sensibles, sa vie émotionnelle et son intelligence. [10] Pour le dire autrement, chaque être humain commencerait par aimer inconsciemment ce monde et cette vie qui lui échappent, et pas seulement parce qu'ils lui échappent. Puis, il lui semblerait possible de sortir de cette nuit qui ne serait ni absolue, ni peut-être aux confins de l'ab­solu.

   En conséquence, le fait de ne pas savoir pour­quoi on aime ceci ou cela permettrait de situer l'épreuve inouïe de l'amour en tenant compte de toutes les limites intellec­tuelles, sans pour autant mettre complètement sa pensée à l'intérieur de ce qui lui échappe. En effet, si un être humain pouvait comprendre immédiatement pourquoi il aime, il parviendrait en même temps à circonscrire son amour dans le champ d'une pensée qui serait abusivement contrainte d'ignorer les profondeurs inconscientes des ins­tincts, des tendances, des appétits, des besoins et des désirs contradic­toires qui ne sont pourtant pas encore cor­rélés avec les multiples intui­tions que nous pouvons imaginer sur l'amour, notamment sur l'amour de soi ou de l'autre, sur l'amour refoulé ou sublimé, sur l'amour du possible ou de l'impossible…

   Au reste, le fait d'ignorer ces profondeurs ne détourne pas nécessairement chacun de ce qui est nécessaire à une conceptualisation, car chaque épreuve sensible n'est peut-être pas sans raison, même si nous ignorons d'abord si raison il y a vraiment. En conséquence, afin de sortir de cette im­passe où domine l'improbable et l'irrationnel, il sera nécessaire de penser au bord de ce gouffre sans pour autant se laisser fasciner par lui. Mais comment un contact sensible avec les profondeurs du réel sera-t-il alors possible, notamment pour aller au delà des instincts qui défient la pensée consciente ? En tout cas, les con­cepts de l'amour ici recherchés ne sont pas tout de suite donnés par l'amour de la nature [11] qui les détermine pourtant, car les expressions inconscientes de l'amour échappent à la pensée réflexive qui interprète ses fondements les plus obscurs, informes et sans passé identifiable­.

 

F. Index des auteurs cités

 

Alain, 64, 155, 156.

Andreas-Salomé (Lou), 28, 58, 112.

Arendt (Hannah),134.

Aristote, 16, 20, 21, 52, 122, 125-137, 146, 152, 159, 182, 183, 193, 204, 205, 211.

Augustin (Saint), 34, 62, 70, 218.

Bachelard (Gaston), 9, 11, 12, 16, 17, 34, 35, 40, 47, 48, 64, 79, 81, 85, 86, 113, 157, 158, 159, 164, 168, 202, 204, 209, 215, 216.

Badiou (Alain), 42, 43, 78, 79, 163, 217.

Bataille (Georges), 34, 37, 219.

Baudelaire (Charles), 53, 202, 204.

Bergson (Henri), 114, 115.

Bichat (M.F.X.), 225.

Blanchot (Maurice), 44, 48, 59, 60, 135, 168, 200, 201, 221.

Brun (Jean), 132.

Buber (Martin), 79, 80, 163, 164.

Cézanne (Paul), 89, 90, 91.

Conche (Marcel), 116, 117, 207.

Darwin (Charles), 222.

David (Christian), 31, 36, 38, 39.

Delacroix (Eugène), 204.

Delbos (Victor), 164.

Deleuze (Gilles), 200.

Derrida (Jacques), 221.

Descartes (René), 57, 139, 232.

Diderot (Denis), 90, 219.

Épicure, 30, 33, 52, 225.

Freud (Sigmund), 16, 28, 29, 35, 36-42, 54, 64, 70, 71, 223.

Gandhi (Mohandas Karamchand), 137.

Gourmont (Remy de), 27, 28.

Grimaldi (Nicolas), 37.

Hair (Howard), 137.

Hegel (G.W.F.), 43, 52, 58, 73, 167, 186, 187.

Héraclite, 222.

Hume (David), 57, 187.

Ibn'Arabi, 39, 68.

Jacob (François), 222.

Jankélévitch (Vladimir), 10, 30, 51, 53, 56, 57, 62, 76, 85, 89, 121, 150, 156, 157, 160, 161, 167, 199, 200, 216, 222.

Jean (Saint), 161, 239.

Kant (Emmanuel), 57, 72, 89, 158, 162, 163.

Kierkegaard (Søren), 61.

Klee (Paul), 225.

Lacan (Jacques), 39, 41-43.

Lavelle (Louis), 199.

Leibniz (G.W.), 46, 47, 143.

Levinas (Emmanuel), 47, 82, 191, 192.

Malebranche (Nicolas), 187.

Mallarmé (Stéphane), 212.

Matthieu (Saint), 20, 161, 229.

Misrahi (Robert), 32.

Montaigne (Michel Eyquem de), 119, 120, 121, 124, 135.

Nietzsche (Friedrich), 16, 17, 20, 21, 30, 33, 51, 52, 61, 63, 69, 71, 82, 86, 89, 91-101, 104-113, 119, 121-124, 135, 141, 146, 149, 151, 154, 155, 165, 166, 168, 169, 185-187, 189-193, 201, 203, 210, 211, 215, 216, 218,  220, 225.

Novalis, 35, 49, 85, 87, 149, 150, 215, 216.

Nygren (Anders), 229.

Overbeck (Franz), 104.

Pascal (Blaise), 50, 141, 198, 199, 203, 233.

Paul (Saint), 20, 228, 230.

Platon, 15, 23, 24, 31, 47, 49, 53, 55, 56, 125, 136, 144, 185, 207, 224. 

Plotin, 140, 200.

Ribaud (Théodule), 9.

Rilke (R.M.), 58, 69.

Rimbaud (Arthur), 75, 215.

Russel (Bertrand), 197, 203.

Sartre (Jean-Paul), 42, 45, 49, 55, 57, 72.

Schiller (Friedrich), 216.

Schopenhauer (Arthur), 32, 33, 38, 107.

Senancourt (Étienne Pivert de), 56, 158.

Shakespeare (William), 66, 69, 71.

Simmel (Georg), 20, 67, 84, 85.

Socrate, 15, 134, 136.

Spinoza (Baruch), 16, 17, 25, 26, 31, 32, 43, 54, 55, 58, 60, 69, 70, 73, 76, 85, 102, 103, 144, 146, 150, 153, 162, 169-189, 195, 197, 207, 215, 230, 232.

Stendhal, 65, 67, 69.

Swedenborg (Emmanuel), 19.

Turner (J.M.W), 56, 91.

Virgile, 219.

Weil (Éric), 211, 212.

Wittgenstein (Ludwig), 83, 197, 220, 225.

Zac (Sylvain), 183.


[1] Avec une majuscule le mot Nature désigne l'Être infini et en devenir qui crée éternellement de nouveaux mondes.

[2]   Le mot nature (sans majuscule) désigne un point de vue fini et incomplet à partir du monde terrestre sur la Nature infinie qui crée tous les mondes.

[3]  On peut distinguer à ce sujet les brèves émotions (joie, surprise, colère, peur, ou dégoût) des affects qui sont plus durables (comme la tristesse, l'anxiété, le souci et l'angoisse).

[4]  Bachelard (Gaston), La Psychanalyse du feu, Gallimard, Idées, 1965, p.48.

[5]  Ribaud (Théodule), La Logique des sentiments, Alcan, 1920, p.31.

[6]  Jankélévitch (Vladimir), Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, 2. La Méconnaissance, le Malentendu, Seuil, 1980, p.111.

[7]  Le mot est alors conçu à partir du préfixe grec μετά qui signifie avec et non au delà.

[8]   Bachelard, L'Eau et les rêves, Corti, 1942-1971, p.155.

[9]   Bachelard, Le Nouvel esprit scientifique, PUF, 1934, pp.1, 60, 82. 

[10]  Notamment dans son sens étymolo­gique (intus legere : lire de l'intérieur).

[11] Au sens d'un monde fini qui peut aussi être pensé dans son ouverture sur l'infinité de la Nature.

G. Table des matières

 

 

A. Prologue, p.7.

- L'amour : de l'obscur vers la lumière - De la puissance infinie et irrationnelle de l'amour vers des concepts probables

 

B. L'amour fusionnel

 

a) Le besoin d'aimer, p.23.

-  L'altérité dans l'Être -  Instincts, besoins et pulsions  

-  L'extension des affects (du plaisir vers la jouissance)

-  Tendresse naturelle et latence de la sexualité infantile

-  Les illusions de l'accouplement

b)  L'amour-désir, p.44.  

-  Les fondements des désirs : dépasser un manque désastreux

-  L'inquiétude de l'amour-désir -  Le désir comme tension entre le superflu et l'infini - L'amour-désir et l'intensité de l'imaginaire - Paroles et images mythiques du désir - Les sublimations de l'amour-désir

c. L'amour-passion, p.57.

- Les deux pôles de l'amour-passion - L'amour-passion peut créer l'espace imaginaire d'un amour délirant - La passivité d'un amour excessif de soi-même répond uniquement à la peur de la mort - Les dérèglements de l'amour-passion - Les dilemmes, la mauvaise foi et les exigences du raisonnable

 

C. L'amour créateur de l'un et de l'autre

 

a) La grâce de l'amour, p.75.

- Un imprévisible don de l'infini - La rencontre de l'autre et du monde  - La grâce de la Nature crée l'un et l'autre

b) L'amour-création, p.84.

- Les deux concepts de l'amour créateur - L'amour des multiples perspectives singulières de l'art- Nietzsche et la création de son propre monde en devenir

c) L'amour-partage, p.101.

- La pitié en question  - Nietzsche : du ressentiment au grand amour  - L'accueil de la vulnérabilité de l'autre par la grâce de la sympathie

 

D. L'amour transfiguré par la raison

 

a) L'amour-amitié, p.119.

- Le désir d'amitié selon Montaigne - Nietzsche et son rêve d'amitié - La claire amitié raisonnable d'Aristote - L'amitié reconnaît l'altérité singulière et digne de chaque être humain pour fonder l'amour de la justice

b) L'amour-raison, p.137.

- L'amour de la raison et les raisons d'aimer - L'amour-raison unifie les forces naturelles - Le dépassement de l'indifférence et de la bêtise par l'amour de la raison  - Une éthique de l'amour est fondée sur la vertu de probité qui implique fidélité, respect et courage  - L'amour de la justice  - Une éthique raisonnable du politique devrait être fondée par des volontés libres et singulières

c) L'amour de la nature, p.169. 

- L'amour intellectuel de la Nature et la béatitude selon Spinoza

- L'amour de la Nature est-il donné par Dieu ou bien par le fond sans fond de la Nature ? - L'amour contemplatif du rayonnement du fini dans l'infini  - L'amour de l'immensité

d) L'amour des connaissances probables, p.205.

- L'amour de la connaissance des apparences - L'amour du savoir et le savoir de l'amour  - En l'amour d'une sagesse teintée de scepticisme  - Doutes et probables vérités empiriques

 

E. Épilogue, p.219.

 

- L'amour est-il plus fort que la mort ?   - L'amour dépasse tous les sacrifices- L'ouverture libre et créative de l'amour humain sur l'infini

 

F. Index des auteurs cités, p.235.

 

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À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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