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Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

LES METAPHORES COMME SOURCES DE VERITES

LES METAPHORES COMME SOURCES DE VERITES

MÉTAPHORES ET VÉRITÉS

 

 

1. APPROCHE

 

 

   "Laissez-moi donc ! Silence ! Le monde ne vient-il pas de s'accomplir ? Oh cette balle ronde et dorée ! " [1] Zarathoustra, l'affirmateur du cercle éternel, se repose à l'heure du grand midi. Le sommeil élargit son âme. Bonheur et silence ! Sagesse et folie : "Le monde ne vient-il pas de s'accomplir ? Rond et mûr ? Oh la balle ronde et dorée - où va-t-elle s'envoler ? Est-ce que je lui cours après ? Chut !" [2]

   La métaphore de la balle ronde et dorée, dans quelque langue que ce soit, désigne-t-elle le monde, à l'heure où les raisins jaunes s'offrent en abondance, ou bien le soleil au sommet de son énergie, prêt à s'envoler ? Balancés entre les mots et les choses, nous tournons avec elle autour du sens. Quelle réalité est désignée, quel sujet parle, pourront-ils s'accorder ?

   Métaphore ! Ce mot est-il lui-même métaphorique ? Énigmatique, il nomme un changement de lieu (phora), et il vise parfois au-delà. Non réductible aux métamorpho­ses du monde, il ne l'est pas davantage aux errances de la subjectivité. Et pourtant, il participe simultanément à l'imagination créatrice et aux contours du réel. Métaphysique, il prend part sans jamais se situer. Libre comme l'oiseau enivré par ses multiples vols incertains, il nous échappe.

   Dans ce prolongement faut-il rapporter le réel à la pensée (idéalisme de la liberté du sujet) ou bien l'homme aux proliférations concrètes du monde (ontologie du devenir) ? Nous allons montrer que la métaphore peut créer la rencontre sensible et intellectuelle entre ces deux chemins opposés. Un sujet s'exprime, c'est-à-dire s'extériorise, sans supprimer l'opacité des choses et sans se refermer sur lui-même. Pensons donc dans le plat de la métaphore et dans le festin des mots assemblés en abondance. Tout peut y communiquer. Et, bien que l'essence des choses lui échappe, le langage rattache l'homme au monde. Comme trait d'union, la métaphore aime l'espace pour en changer les distances, l'horizon et les paysages. En elle, les mots ne sont plus trop grands ou trop petits pour exprimer les nuances particulières de la nature ; elle peut maîtriser les attributions.

   Certes, la polysémie empêche la langue d'étendre indéfiniment le vocabulaire : le même mot possède parfois plusieurs sens différents (tour, vol…). Le cosmos désigne la beauté ordonnée de choses différentes : l'arrangement des cheveux, le harnachement d'un cheval, un groupe armé et le monde dans sa totalité… Et pourtant des vides sémantiques subsistent. Comment signifier, avec plus de force, tout ce que l'on veut dire, sans tomber dans l'opacité d'une communication non contrôlée ou dans le jeu des synonymes qui servent le style en supprimant les répétitions ? Si l'on ne peut pas être clair, il faut être désirer être vrai, par exemple  en utilisant l'ironie et ses sous-entendus. La métaphore a la même fonction : elle permet de parler librement, en vérité, avec peu de mots, à côté du bavardage et des banalités de la communication ordinaire.

   Nous sommes, en fait, poussés vers des projets opposés : aller vers le monde, imaginer tout le réel possible, transporter les mots auprès des proliférations concrètes de la vie, mais aussi conceptualiser, clarifier et isoler les mots par un mouvement d'abstraction qui ne les réduit pas à quelques formes définitives…

 

 

2. LIBERTÉ DU SUJET

 

 

   Pour combler les lacunes sémantiques ou pour supprimer le caractère arbitraire des dénominations, plusieurs procédés de rhétorique permettent des transpositions nominales : ellipses, déplacements de sens… L'hypallage, comique ou non, fausse la réalité en déplaçant les mots : qui enfonce son chapeau dans sa tête ? Dans la métonymie, le changement de nom, la substitution d'un mot par un autre, obéit à une logique de la contiguïté. Ce changement n'apporte rien de nouveau. On remplace l'effet par la cause, ou inversement, et celui qui boit la mort peut deviner qu'il s'agit du poison. L'antonomase fait partie des métonymies. Elle étiquette autrement. Tout le monde sait que l'Apôtre des Gentils désigne Saint Paul. Pour être subtile, la synecdoque, ou synecdoche, fait entendre le plus en disant le moins, ou le moins en disant le plus. On prend, par exemple, la partie pour le tout : il y a trente voiles sur le lac. Dans un autre langage, celui de la peinture, le cubisme subordonne les formes d'une manière plutôt évidente. Mais il manque parfois quelques résidus sensibles pour indiquer l'ambiguïté ou la complexité du réel.

   En revanche, indifférente aux normes de la stylistique, la métaphore est-elle uniquement "la science des écarts linguisti­ques" [3] ? En tout cas elle prouve par sa force énigmatique qu'elle ne se réduit pas à quelque faute involontaire. Le sens rejeté, littéral, courant, usuel, lexicalisé, devient moins important que l'énigme proposée. Librement, une interaction s'instaure à l'intérieur de l'expression pour signifier "deux pensées de choses différentes simultanément actives."[4] Cette interprétation semble plus pertinente que la distinction établie par I.A. Richards, entre la teneur (l'idée sous-jacente) et le véhicule (l'idée déplacée qui désigne la première), car cette distinction réduit l'expression métaphorique (et ses écarts) à une maîtrise trop abstraite de la réalité visée. Comme dans la métonymie ou la synecdoque on peut, mentalement, remplacer l'implicite par l'explicite puisque le cercle, peu original, de ces interactions, reste formel, séparé de toute épreuve concrète. Au reste, c'est avec des images banales, répondant à un manque de mots, que la catachrèse s'est constituée (les ailes du moulin, les pieds de la table, les bras du fauteuil, le bec de la plume). L'imagination faible et un choix limité suppriment simplement, par substitution, une lacune sémantique. Or, pour ne pas se perdre dans quelques truismes, la création métaphorique requiert l'expression pertinente d'un sujet nommant son authentique relation au monde.

   C'est ainsi que, sur l'axe d'une métaphysique qui refuse l'idéalisme de la philosophie classique, "la balle ronde et dorée" de Nietzsche s'associe mystérieuse­ment au monde, ou au soleil, ou à l'âme exprimée par d'autres métaphores étrangères à la souveraineté d'un sujet conscient : "circonférence des circonférences", "nombril du temps", "cloche d'azur". [5] Le corps de cette âme instinctive veut s'étendre à la totalité du monde. Ainsi, grâce au rythme de ses expansions et de ses rétractations, la transposition métaphorique ne se réduit-elle pas à quelques comparaisons ou analogies ! Elle donne à penser en ouvrant le champ d'expériences plus intenses ou plus senties. Les mots peuvent caresser le dos des choses. Ils participent et accompagnent ce qui les dépasse, sans contrôler ce devenir. Ils vont au-delà du grossissement ou de l'affinage synecdochique.

   Le plus souvent, les métaphores citées dans les dictionnaires sont banales (cet homme est un lion) ou des métonymies plus élaborées. On interprète aisément "la lumière de l'esprit", "l'hiver de la vie", "une pluie de balles"… La relation est simplement logique. Il manque seulement une référence et un "comme" : l'esprit est clair comme la lumière, la vieillesse blanchit la vie comme l'hiver, les balles tombent comme la pluie. Ainsi l'énigme ne fait-elle pas long feu ! De la même manière, la tristesse d'un tableau peut être traduite par des prédicats (couleurs, lignes, formes) qui la dénotent. En devenant trop simple, le virtuel disparaît avec l'expression qui le transportait.

   Il est vrai, toutefois, que certaines métaphores sont trop simples parce qu'elles sont décomposables en deux synecdoques. En tant que "cloche d'azur" , l'âme de Nietzsche particularise l'énergie vitale de sa matière sonore et l'élargit à tout le bleu du ciel ou de l'air. Car le concept, cette représentation claire et distincte d'un objet, n'a pas le dernier mot. Et nul ne construira une métaphore avec deux synecdoques sans l'imagination d'un lien possible entre le sujet et le monde. Paradoxalement, la figure de rhétorique non métaphorique n'a pas de visage. Elle préfère l'antonomase, le cliché et le masque. Elle modifie l'emploi ou le sens des mots sans révéler les forces objectives et subjectives qui rendent ces jeux possibles. Elle se déploie, enfin, dans un espace figé et clos où elle n'apporte rien. Métonymique, son abstraction est privée de finalité, de perspectives, donc de vérité.

   Par ces différenciations, nous approchons du cœur de la métaphore. Malgré ses imprécisions, la définition d'Aristote nous met sur la voie : "La métaphore est le transport à une chose d'un nom qui en désigne une autre, transport ou du genre à l'espèce, ou de l'espèce au genre, ou de l'espèce à l'espèce ou d'après le rapport d'analogie." [6] Nous sommes alors dans une ontologie où l'art créatif tire sa finalité de la nature (φύσις) sans s'y réduire. Car la nature possède un principe d'action interne. Elle agit sur sa propre matière. Pour l'imiter, il faut qu'un agent extérieur, l'homme, puisse choisir de parler de tel genre ou de telle espèce. La soumission au réel implique également une valorisation de l'imagination et de la pensée sélective, qui devient alors faible, synecdochique, dans les deux premiers déplacements (du genre à l'espèce, ou inversement) et forte, métaphorique, dans les deux autres. Toutefois, si le genre est un concept, le rapport d'analogie paraît être l'œuvre de la seule intelligence comparative. Le poète sentira moins les nuances entre les espèces puisqu'il saisira des rapports proportionnelle­ment égaux entre des genres qui se rapprochent eu égard à la ressemblance.

     Lorsqu'elle n'est pas triviale, la métaphore exprime, extériorise une existence, une liberté, sans se laisser dominer par ses échecs. Elle clarifie l'expérience proliférante de la pensée inconsciente et parvient aussi à raffermir la volonté d'un dépassement de tous les écarts de la parole. Confrontée à la réalité extralinguistique du sujet et du monde, elle réussit une extension du sens, une "plus-value" [7] sémantique, féconde et pertinente. En évitant de penser abusivement une chose dans les termes d'une autre, elle prouve la maîtrise de la volonté sur l'instinct. La folle ivresse des désirs ne trace plus les zigzags de ses illusions. L'énigme métaphorique concentre ainsi le problème.

   Conscient et inconscient, le sujet exprime ses forces créatrices, y compris celles de la volonté de connaître le monde et de se reconnaître. Des forces structurantes méconnues travaillent secrètement. L'imagination pourrait-elle ignore les concepts d'unité et de totalité ? Ne sait-elle pas que le sujet pensant et la volonté de métaphoriser vivent côte à côte, conjointement ?

   Plus précisément, posons une hypothèse théorique dans une forme métaphorique. La métaphore serait une circonférence, le sujet qui la crée serait au centre. Dans ce cadre une liberté pourrait se réaliser, vouloir ses possibles et, en même temps, pouvoir son vouloir, proliférer et se contrôler. L'essence cachée du monde n'est-elle pas aussi mystique que le sens de cette liberté créatrice ? Comment maîtriser le jeu qui subsiste alors entre l'acte de dénomination et l'impossibilité d'énoncer toutes les nuances du réel ? En préférant la métaphore "in abstentia" [8] qui supprime le sujet de la métaphore, on fait pourtant acte de liberté.

   Lorsque la sémiotique étudie la fonction propre des mots, elle conceptualise, "focalise" [9] sur l'emploi de tel mot plutôt que de tel autre, indépendamment de la plus-value de sens que l'énoncé métaphorique complet pourrait lui conférer. Chaque mot est alors un peu considéré comme un outil sorti de la boîte bien faite et bien pleine de la langue, ou comme une pièce de jeu d'échecs susceptible de remplir une fonction bien précise. La langue, structure préétablie de la communication sociale permet ces abstractions qui réduisent les métaphores à des métonymies ou à des synecdoques impertinentes. Transgresser l'ordre de la dénomination requiert, certes, le cadre de la phrase. Mais la focalisation sur un seul mot affaiblit la dynamique de la métaphore. Benveniste [10] a ainsi coincé le mot entre le phonème, cette forme sonore insignifiante (lettre ou syllabe) et la phrase. Dans la métaphore banale, dite de substitution, le mot choisi ne perd pas de vue celui qu'il remplace. On tourne dans le vide.

   En réalité, le remplacement d'une idée commune par une idée nouvelle, inattendue, reçoit sa pertinence du cadre de la phrase où l'énonciation est effectuée par un vouloir qui réduit, d'une manière singulière, l'écart entre les mots et les choses. De plus, le sujet seul est responsable de la force par lui créée. Bien que non métaphorique, le vide offert par le coq-à-l'âne ne trouve-t-il pas un sens, en dehors de la langue, dans le projet libre d'exprimer la dissémination du réel ? Par ailleurs, l'impertinence prédicative ("le ciel est mort") n'existe que par rapport à des règles usuelles surtout indifférentes à l'acte poétique de Mallarmé. Dans un registre différent, les épithètes redondantes ("la verte émeraude" de Vigny) suppriment les différences pour mieux les restaurer en soulignant l'impossibilité de nommer véritablement le réel. Avec cette même volonté, la métaphore créatrice réduit l'écart des transpositions nominales. Elle le maîtrise par le cercle autonome qu'elle trace autour du sujet : elle a choisi la pertinence que seul le monde lui proposait, elle a aussi choisi sa manière d'être pertinente malgré et avec les écarts.

   Si, dans ses liens avec les choses, la langue ne recouvre pas toutes les nuances objectives et subjectives, le cercle métaphori­que s’impose alors comme la seule possibilité de parler librement : il maîtrise les écarts initiaux. Et la réversibilité jamais n’épuise son expansion dans l’hétérogénéité. Pour trouver le contraire, il fau­drait admettre qu’il n’y a pas d’autre modèle qu’une langue neu­tre, non figurée, impersonnelle, « incolore et morte ».[11] Or la science nous rappelle encore aujourd’hui l’impossibilité d’un de­gré zéro de l’expression.

   Pour que l’énigme ne soit pas forcée, factice ou banale, la vo­lonté de structuration refuse donc de se réduire à quelque « filtre » [12] qui se contenterait d’éliminer les ressemblances trop évidentes. Comme dans la poésie, elle doit être inspirée et non à l’image d’une autre énigme. Selon Aristote, cela suppose des dons naturels. [13] Pour cela, le poète doit-il retourner son acti­vité contre celle de la nature ? Ses forces ne lui appartiennent pas totalement, il les a reçues, il devra les rendre. Mais l’expression, d’abord, a fait l’expérience d’un dynamisme commun à l’homme et au monde : « Je dis que les mots peignent quand ils signifient les choses en acte[14] Le désir de visualisation peut alors sug­gérer des relations cachées, des rythmes secrets. Mais surtout, la métaphore nous situe dans un espace plus réduit et plus condensé que celui du monde évoqué.

   Néanmoins, l’ontologie aristotélicienne vise le réel plus intellectuellement que concrètement. Ses bonnes métaphores préfèrent de justes rapports entre des unités génériques. Elles se construisent clairement comme des analogies et s’approprient des idées « parentes quant au genre ».[15] L’énigme poétique devient ainsi déri­soire puisqu’elle repose sur des substitutions illogiques : « Si le poète écrivait en mots non ordinaires (métaphores, mots rares, etc.), le résultat serait soit l’énigme, soit le jargon ; énigme, s’il s’agit de métaphore ; jargon, s’il s’agit de mots rares ; l’essence de l’énigme consiste à décrire quelque chose par une combinai­son impossible de mots ; on ne peut y arriver en combinant sim­plement des mots ordinaires, mais en combinant des métapho­res. » [16]

   Croire à la valeur de l’énigme métaphorique n’est pourtant pas naïf si l’on veut affirmer un peu de relativisme. Mais tout doit être dit dans des termes appropriés. Dans l’oxymore (ou oxymoron), par exemple, l’alliance de mots contradictoires affaiblit la volonté de sélection. Factice parfois, l’opposition entre le proche et le loin­tain supprime l’énigme. La surprise ne dure pas. « Le silence élo­quent » nous révèle aussitôt que l’épithète impertinente, méto­nymique, est l’effet d’une cause précise : il y a un langage plasti­que. « L’obscure clarté » désigne le caractère ineffable de Dieu. Sa lumière devient la cause du mysticisme. Mais il est possible de préférer les repré­sentations qui jamais ne s’épuisent dans leur sens, et dont les si­gnifications créent de nouvelles figures.

 

 

3. VÉRITÉ ET FORCE DE LA MÉTAPHORE

 

 

   Or, la métaphore naît au sein de l’imaginaire, cette fiction du Tout, qui rassemble l’imagination et la pensée du réel, c’est-à-dire l’homme qui interprète à l’aide du langage les possibilités de métamorphoses du monde. Le Tout ne se réduit donc pas à un ensem­ble de faits ; l’homme agit sur le monde et réciproquement. Sub­jectif et objectif, il rend possibles l’idéalisation du réel et la réali­sation des êtres. L’expression métaphorique prouve ainsi, par l’expérience forte d’une certitude irrationnelle, que tous les faits ne sont pas encore donnés et que tous les fruits ne sont pas mûrs. Idéalisme et réalisme ne créent-ils pas, en ce cas, les liens néces­saires à l’invincible espérance d’une victoire de l’homme pen­sant sur ce qu'il ignore? Le désir de connaître doit aussi se satisfaire, peu ou prou.

   En tout cas, énigmatique, la bonne métaphore ne se referme pas sur elle-même. Elle s’envole comme « la balle ronde et dorée » de Nietz­sche. On a l’intuition qu’elle vise le réel. Pour cela, le déplace­ment (l’épiphore) ne se limite pas au nom. Il transpose, trans­porte pour rapprocher et réduire les distances, même si le jeu entre le sens propre et le sens figuré ne rend pas compte de son dynamisme. Mais, peu à peu, approche le moment où, oublieux des métaphores, s’étireront plus vivement les concepts. Dans une pensée symboli­que, par exemple, l’unité révélera ses liens nécessaires avec le multiple. Chaque fragment estompera ses formes pour mieux rapporter les parties au tout. L’analogie intellectualisera une seule direction possible, celle de la solution claire, de la para­phrase exhaustive.

   Au centre de la circonférence de l’expression métaphorique se réalise alors la vérité de toutes les transpositions possibles. Et le rempla­cement d’un mot par un autre crée de nouveaux liens opératoires avec le monde. Puis s’unissent mystérieusement l’imagination et la volonté sélective, cette force structurante cachée. La première s’élargit et se mêle au monde, prolifère ; la seconde se rétracte et exclut. C’est en partie grâce à l’action bipolaire de ce dualisme des facultés humaines que la métaphore non triviale reste énig­matique. La substitution peut alors être dépassée par une finalité supérieure : le devenir de la vérité éprouvée au sein de la tension [17]circulaire de la représentation métaphorique qui objective pour signifier et qui signifie pour montrer.

   Que penser de la métaphore « vive », selon le titre du livre de P. Ricoeur, qui ex­prime « l’existence vive », « l’expérience vive » ? [18] Conserve-t-elle toujours cette énergie au sein d’une certitude intuitive, sub­jective, immédiate ? Serons-nous toujours convaincus de la vita­lité de ses racines ? Quitterons-nous les sources des premières expériences réussies de la parole créatrice de l’homme nommant son rapport au monde, se laissent investir par lui ? Comment sa dimension spatio-temporelle préserve-t-elle son extension dans l’intuition vraie d’une harmonie entre l’objectivation et la géné­ralisation ?

   « La mer est la sueur de la terre ». Cette métaphore d’Homère a-t-elle vieilli ? Sentie, éprouvée, vécue, ni elle ne se démontre ni elle ne s’épuise. Les concepts de la science maritime ne lui ont rien ajouté, ni retranché. Or, selon Nietzsche, certaines métapho­res sont devenues des concepts illusoires. Nous sommes joués par notre ignorance des généalogies : « Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont, des métaphores qui ont été usées et qui ont perdu leur force sensible, des pièces de monnaie qui ont perdu leur empreinte et qui entrent dès lors en considéra­tion, non plus comme pièces de monnaie, mais comme métal. » [19]

   La métaphore nietzschéenne de l’usure monétaire est, pour commencer, frappée de scepticisme. Eu égard au pragmatisme, elle ne vaut plus rien. De plus, elle dévalorise le concept, toute forme de pensée pertinente du réel. Il ne reste plus qu’une sorte de jeu de l’être dans l’être. Mais tout ne doit-il pas redevenir plus sensible, grâce à la métaphore, afin que prolifèrent les possibilités du monde du devenir, en même temps une et multiples ? Pour cela, « la balle ronde et do­rée » ne prétend donc pas dire une vérité définitive ; elle crée des sens multiples afin de condamner toute métaphysique de l’unification rationnelle des choses. Il n’y a pas de centre, pas de chemin ; les métaphores idéalistes de la transcendance, de la lumière ou du soleil sont remplacées ou transmutées. Tout doit graviter partout : d’autres soleils, des étoiles nouvelles…

   Et, en forçant les hasards à « danser des danses d’étoiles », [20] une harmonie musicale se crée, sans autre chef d’orchestre que celui de l’innocence du devenir. Sur des tapis d’étoiles, la tente multico­lore de cette nouvelle métaphysique produit l’ontologie d’une dispersion et d’une unification éternelles. L’instinct suffit alors pour faire graviter des étoiles autour de soi, dans la légèreté et dans la lourdeur, d’une manière moins lointaine et moins statique que le ciel de Kant.

   Faute d’idéalisme, la « balle ronde et dorée » ne sera pas saisie par l’esprit. Elle déploie cependant ses significations en s’associant aux métonymies anthropomorphes du soleil qui orientent la fable de Nietzsche vers une interprétation plus com­plète, mais guère plus claire. Le soleil de Zarathoustra, un soleil d’or, inexorable et brûlant, parle aux ténèbres de la terre. Impla­cable, il détruit ou obscurcit. Il faut l’aimer innocemment, car il ravive la puissance du désir créateur. Solitaire et ardent, il a be­soin de l’amitié de la nuit profonde. Il répand dans la mer l’or de sa richesse inépuisable afin de la persuader de monter à sa hau­teur. [21] Ainsi font également les proverbes, les paraboles et les allégories, puisqu’ils ne contiennent que des expressions méta­phoriques. Ils mettent sur la voie où, si l’on veut se libérer de ces énigmes par le pouvoir et la volonté de connaître, les concepts pourront interpréter plus clairement le réel.

   Dès lors que l’on suppose que l’instinct créatif ne suffit pas pour créer la pertinence des métaphores, il faut admettre que le concept ne naît pas d’une usure de l’instinct de connaissance. Il est déjà secrètement présent dans le choix des transpositions : a priori (universel et nécessaire) comme chez Kant. Il voit les gen­res, les espèces. L’homme ne sort pas informe des bras de la na­ture. Souvent joués par nos illusions, nous ne pensons pas que l’esprit humain ne soit qu’un organe faible, ou affaibli, qui ne parviendrait donc pas à rapporter le réel à sa pensée. Il possède toujours des repères nécessaires au rythme de son investigation des choses. De son côté, la métaphore pense et donne à penser, à interpréter, à conceptualiser. En son sein, l’absence, l’invisible et le caché révèlent quelques vérités générales du devenir des mé­tamorphoses de la totalité.

   De plus, lorsqu’elle surprend, la métaphore n’est pas toujours absurde, illogique, comme celle de Prudhomme : « Le char de l’État navi­gue sur un volcan ». Pertinente, elle pose l’énigme du réel : pour l’observateur extérieur, la route monte et descend si elle permet de par­courir les deux versants d’une montagne. On perçoit encore la contradiction sous un seul rapport, mais plus large. La métaphore signifie, d’une manière alogique plus subtile, deux aspects indis­sociables du réel : le visible et l’invisible. Et son énigme exprime surtout, en vérité, l’intense et peut être cohérent devenir de ce qui est.

   Morte, la métaphore devrait contenir, comme les métonymies et les synecdoques, davantage de concepts. Mais ce que l’on comprend n’éclaire pas l’acte créateur originaire. Comment le concept pourrait-il alors démasquer ou raviver la métaphore ? En fait, nos croyances précéderont encore nos connaissances sans entretenir l’illusion d’une exclusion possible de la métaphore par le concept (le rationalisme) ou du concept par la métaphore (Nietzsche). Demeure alors une constante évidence : « La métaphoricité est non maîtrisable… et la cou­che des premiers philosophèmes est elle-même métaphorique.» [22]

   Le concept ne serait donc pas un condensé de métaphores ni la métaphore un condensé de concepts. L’un ne peut pas juger l’autre, ni inversement. Ils triomphent, à tour de rôle, au terme de productions différentes : la création poétique, la construction philosophique. La première fait proliférer les sens, la seconde abstrait, c’est-à-dire sépare pour généraliser. Et une métaphysique rationnelle ne supprime jamais totalement le muthos (fa­ble), elle crée seulement ses analogies à partir des concepts. Aporéti­que, la fable de Zarathoustra aime ainsi le métaphorique. Elle reste pourtant métaphysique, l’idéalisme étant remplacé par la divini­sation de la nature. L’illusion surgit alors comme seule vérité possible du devenir des apparences qui ne délivrent pas tous leurs se­crets. La noix de l’existence déplace vers le concret l’énigme du centre. La métaphore « usée », séparée du sujet qui la crée, peut mourir. Elle ne sera jamais ravivée ni capable de nourrir le projet libre d’une conceptualisation du réel. Elle ne sert plus à rien, on peut l’oublier ou la rejeter.

   Dans une ontologie de la métaphore, le problème de l’imitation (mimêsis) demeure central. Plutôt que de désigner abstraitement un objet par des qualités trop générales – l’arbre n’est plus que ra­cine, tronc, branches, feuilles, ou épines… tilleul, peuplier ou sapin… et non tel chêne présent à la vue – la métaphore particu­larise en concrétisant. Le mal lui-même possède des raci­nes ! Certes, de nombreuses substitutions n’apportent rien de plus tangible (milliers remplaçant beaucoup). Et il ne s’agit pas seulement de la matérialité sonore des mots. On peut les traduire dans une autre langue. Dans la poésie, le sens s’impose avant l’allitération. Mais pourquoi « la balle ronde et dorée » nous semble-t-elle aussi proche que le soleil ou que du monde écrasé par les rayons de midi ?

   Afin de se constituer, la métaphore particularise d'abord, imite au plus près et, en même temps, éloigne, sélectionne. La relation est claire : il faut vivre au cœur de cette interaction. Afin de maîtriser l’écart initial entre les mots et choses, le sujet laisse alors son imagi­nation errer dans son rapport sensoriel avec les images du monde. Les mots lui semblent bien loin ; des représentations visuelles chaoti­quement essaiment. Secrètement, la pensée juxtapose, apporte son pouvoir d’unification et de totalisation dans la rencontre per­tinente des mots et des images. Et, par son activité sélective, elle fonde la possibilité d’une ressemblance renforcée, plus vive, plus sentie, parce que voulue.

   Imitation et nouveauté, prolifération et sélection jamais ne se séparent. Et plus la surprise du choix effectué paraît grande, meilleure est la métaphore. Lorsque l’imagination ne perd pas de vue le concret, le métaphorique associe la représentation de plu­sieurs objets, implicitement, sans que l’on puisse les séparer. Chaque mot s’écarte du sens de la langue commune pour valori­ser, avec pertinence, le choix de ses nouvelles perspectives. Ex­pressive des réalités tangibles, sans parvenir à englober toutes leurs proliférations, la métaphore se présente ainsi comme une première vérité possible qui dit, énigmatiquement, tout ce qu’elle peut signifier. Elle fait secrètement travailler les forces structu­rantes de la pensée qui pourraient fuir cette idéalité en atteignant les cimes conceptuelles de la connaissance objective.

   Si, improvisée, la réussite de l’énigme métaphorique ne tient pas, comme le pense Nietzsche, « du miracle par sa soudaineté », [23] c’est parce qu’il y a le risque d’associer des idées hétéroclites. La trouvaille requiert des comparaisons préalables, la découverte heureuse de ressemblances inattendues et d’identités saisies au cœur des différences. L’insolite doit également contenir une per­tinence intellectuelle et sensible. Par la synesthésie ne découvre-t-on pas, spontanément, des ressemblances entre différentes sen­sations ?

   Entraînée par le mouvement et par les changements des apparences du monde, l’imagination erre au hasard de ses imitations et de ses vertiges. La volonté de sélection voit les différences, trie, sans parvenir à s’abstraire. Dans une métaphysique de la création, il faut admettre que le jeu des facultés s’enracine dans une expé­rience existentielle discontinue, laissant parler les hasards et les possibilités cachées du devenir du monde.

   Pour cela, la métaphore n’est pas une « comparaison abrégée » [24] ou sous-entendue. Même si elle utilise le « comme » ou le « tel que », même si elle compare inconsciemment des images, la volonté sélective impose aussi une corrélation ouverte à toutes les possibilités du réel, excluant donc toute identification éventuelle. En disant : « il est un lion », on renvoie autant à l’animal et au courage qu’à celui qui est défini. Dans : « la terre est bleue comme une orange », Éluard oppose la couleur de l’une à celle de l’autre, tout en maintenant une forme pertinente commune. Par comparaison on établit une identification banale ou absurde : la terre est bleue et elle a la forme d’une orange, la terre est comme une orange bleue. Or, le « comme » se joue ici des rapproche­ments qui voudraient supprimer l’écart et clarifier les termes en présence. Au reste, les métaphores poétiques ne peuvent être isolées de la thématique d’un auteur.

   Dualisme de la pensée et réalisme du devenir fondent alors l’énigme de la tension métaphorique, expressive par son dynamisme, des métamorphoses de la totalité. Mais, comme s'interroge Ricoeur, « peut-on créer des métapho­res sans y croire et sans que croire que, d’une certaine façon, cela est ? » [25] En apparence tangible, bien qu’elle ne le soit pas, la métaphore nous rapproche des choses. Elle vise le concret et transporte des émotions. Réussie, elle exprime une subjectivité libre dans le cadre de ses contraintes. Vive, forte, sa vision du monde condense, solidifie (concrescere) tout en préservant son dynamisme interne. En elle, le verbe « être » ne définit pas seu­lement, il bouge, vit, respire, veut, agit, devient. Comment pour­rions-nous être au monde, au cœur de nous-mêmes et des choses, sans cette manière de nous exprimer, de créer ?

   Nées de la poésie (poiêsis), de cette connexion de l’imitation et de l’invention, les métaphores précèdent alors la construction concep­tuelle. Car la philosophie découvre sur le tard les jalons de la sagesse ou de la science. Et pourtant la pensée exprimait déjà sa volonté de connaissance par des moyens différents. « Poème en mini­ature »,[26] la métaphore signifie et valorise d’une certaine ma­nière puisqu’elle crée, humanise et différencie. Nourris par le même sol, l’arbre métaphorique et l’arbre poétique ont des fruits semblables. Les concepts de la philosophie, en revanche, hostiles à toute énigme, dénotent, c’est-à-dire unissent explicitement et totalement l’objet à son sens. Ils traduisent le réel dans une lan­gue neutre, impersonnelle, dont l’universalité se réalise surtout par et dans le travail de l'intelligence. Pour interpréter le cercle des métaphores, ils doivent en arrêter le devenir, ne saisir que des structures intellectuelles. Jamais ils ne comprennent les forces rayonnantes de la subjectivité. Aussi peut-on aimer les moments heureux où la pensée poétise pour que la métaphore pense et donne à penser ses énigmatiques tensions. Les catégories de la langue ne sont pas alors responsables de cette finalité idéaliste et ontologique, esthétique et éthique.

 

 

4. VALEURS

 

   Au-delà d’une rhétorique de la métaphore qui autopsiait des formes, on a dépassé toute taxonomie, tout savoir-faire surveillé susceptible de persuader, flatter, séduire ou convaincre. Au-delà des jeux du langage rendus plus séduisants par quelque ornement superflu ou par le caractère insolite des substitutions, on peut oublier le décoratif qui n’habille que le seul plaisir de revoir, sans effort, ce qui a déjà satisfait.

   Or, la beauté de la métaphore puise sa sève dans les images évanescentes du monde. Elle pourrait imiter la beauté naturelle ! Mais, jamais descriptive, elle préfère l’émotion et la sensation. En liant et rapprochant le visible et l’invisible, elle densifie. Sa belle énergie produit une autre dimension. Ne crée-t-elle pas une origine, un nouveau commencement, le surgissement contrôlé d'une parole libre ? En elle, l’inattendu étonne par sa force. Ramas­sée, brève, humanisée, sa forme circulaire compresse son dyna­misme.

   Par ailleurs, l’impertinence prédicative, eu égard à la langue ordinaire, ne joue plus lorsqu’on situe la métaphore dans le champ du poétique. Là le sujet crée ses propres règles et ses pro­pres valeurs. Il agit vraiment. Une éthique de la métaphore se ré­alise en effet à partir de cette réévaluation de la parole aux dépens des habitudes linguistiques et des naïvetés réalistes. Librement, l’homme s’impose pour cela un devoir d’authenticité qui, à la fois, l’humanise pour autrui et le rapproche du monde. En refusant les clichés, les métaphores mortes, banales, usées, forcées, in­constantes ou fortuites, on parcourt le chemin inépuisable du réel. Amorale, la gaieté inhérente à l’activité créatrice rendra sans doute possibles de nouvelles valeurs.

   En attendant, il nous reste les énigmes métaphoriques pour élargir nos étonnements. Car de Dieu nous ne possédons ni méta­phores ni concepts pertinents. Son langage transcendant, exté­rieur et supérieur, ne nous est pas commun. S’il existe, il est peut-être le principe de toutes les métaphores qui étirent les subjecti­vités en tous lieux de leur devenir : « Dieu est une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part.» [27] Dans la métaphore créatrice, la métaphysique est ainsi vécue souterrainement. Son cercle se déploie sans se séparer des sources secrètes qui fé­condent son jaillissement. Nous vivons au cœur du changement permanent de notre relation au monde. La métaphore peut donc unir une ontologie du dynamisme de la réalité à un idéalisme de la pertinence des sources de la pensée. Elle personnifie ce qu’elle saisit du monde et elle universalise l’homme créateur.

 

[1] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, IV, Midi, traduction française : Henri Thomas, Gallimard, Livre de poche, 1963, p. 316.

[2] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, IV, Midi, traduction française : Henri Thomas, Gallimard, Livre de poche, 1963, p. 316.

[3] Cohen (Jean), Structure du langage poétique, flammarion, 1966, p. 15.

[4] Ricœur (Paul), La Métaphore vive, Le Seuil, 1975, p. 105.

[5] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, IV, Midi, traduction française :  Henri Thomas, Gallimard, Livre de poche, 1963, p. 316.

[6] Aristote, Poétique, 1. 457 b 6.

[7] Derrida (Jacques), La Mythologie blanche, Le Seuil, "Poétique", 5,  1971, p.2.

[8] Ricœur (Paul), op.cit., pp. 141, 209, 217.

[9] Black (Max), Models and metaphores, Ithaca, Cornell University Press, 1962. Voir P. Ricœur, op.cit., p. 169.

[10] Benveniste (Émile), Problèmes de linguistique générale, Gallimard, 1966. Voir Paul Ricœur, op.cit., p. 89.

[11] Tzvetan Todorov, Littérature et signification, appendice : « Tropes et figures », Larousse, 1967. Voir Paul Ricoeur, op. cit., p.180.

[12] Max Black, op. cit. Voir Paul Ricoeur, op. cit., pp. 114, 243, 245, 271.

[13] Aristote, Poétique, 1459 a 7.

[14] Aristote, Rhétorique, III, 11, 1411 b 24.

[15] Aristote, ibid., 1405 a 37.

[16] Aristote, Poétique, 1458 a 23.

[17] Paul Ricoeur, op. cit., p. 271.

[18] Ibid., pp. 61, 391.

[19] Nietzsche, Le livre du philosophe, traduction française : A.K. Marietti, Aubier-Flammarion, p. 181.

[20] Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, op. cit., p. 265. Voir aussi pp. 23, 76, 143, 160.

[21] Ibid., pp. 121, 124, 125, 145, 146, 169, 229, 248, 257, 369.

[22] Paul Ricoeur, op. cit., p. 365.

[23] Nietzsche, Humain trop humain, I, 145, Gallimard, 1968, p. 119.

[24] Paul Ricoeur, op. cit., p. 257.

[25] Ibid., p. 319.

[26] M.C. Beardsley, Aesthetics, New York, Harcourt, Brace and World, 1958, p. 134.

[27] Cette définition est d’un maître en théologie du douzième siè­cle resté anonyme. Lieber XXIV Philosophorum, Édition Cle­mens Baeumker, Beiträge zur Geschichte des Philosophie des Mittelalters, 1928, pp. 207-214.

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À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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