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Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

Le don du réel

Michel-Ange

Michel-Ange

L'intuition lumineuse d'un simple don

 

   Le don global du réel est simple, c'est-à-dire élémentaire, immédiat, homogène, désintéressé et indivisible, et les diverses donations qui le manifestent ensuite participent à cet acte pur, universel et éternel, qui rend possibles leurs présences éphémères à partir du schème d'un point qui rayonne comme une étoile. Et l'on aime d'abord cet acte énergétique de donation qui apporte les premières lueurs à la pensée dans son intuition, c'est-à-dire dans la vision toujours immédiate de sa présence qui coordonne ensuite ses effets. Ce n'est donc pas dans un processus d'abstraction à partir d'un fait objectif (par dépouillement du composé, par schématisation ou par simplification) que l'on découvre la vision intellectuelle simple et si peu sensible du don, mais en se situant au cœur de l'acte, aussi  bref qu'un geste, qui rend ensuite possible la clarté continue de toutes les donations pourtant distinctes du réel. Car cette clarté accorde et coordonne les différences d'une composition entre toutes les donations sans supprimer leur devenir.

   L'intuition simple du don du réel peut ensuite se prolonger dans le concept du don qui s'étire de l'un[1] vers le multiple, de l'invisible vers le visible. Alors une représentation évidente pourra assurément rationaliser une possible relation complexe et changeante entre sa prime pure identité formelle et le devenir de son extension sensible, naturelle et existentielle. L'intuition du don associe alors des concepts abstraits (comme l'unité, l'universel), des concepts empiriques (le fini, l'étendue), et des concepts sensibles (j'existe). L'intuition du don est en effet universelle, car elle rend à la fois possibles les critères de l'identité et de l'expérience qui animent chaque donation particulière, du reste souvent composée avec d'autres.

 

[1] Pour Aristote, "L'Un et le simple ne sont d'ailleurs pas identiques : l'Un signifie une mesure de quelque chose, le simple signifie un certain état de la chose elle-même." (La Métaphysique, Livre Λ , 7, 1072 a, 30-35).

Le don du réel
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À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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