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Recherches philosophiques qui, inspirées par l'idée du neutre, vont au-delà du scepticisme vers une interprétation moderne et différentielle (historique et intemporelle) du devenir du principe de raison.

Maurice Blanchot et l'éternel retour

Maurice Blanchot et l'éternel retourMaurice Blanchot et l'éternel retour

 

Maurice Blanchot, commente ainsi la vision de Nietzsche : L'éternel retour est : "l'absence d'être comme recommencement (…) La pensée de l'éternel retour reste étrange dans sa vieille absurdité. Elle représente le vertige logique. (…) C'est la pensée nihiliste par excellence, celle où le nihilisme se dépasse absolument en se rendant définitivement indépassable (…) Le vouloir qui veut le néant devient la volonté voulant l'éternité et en laquelle l'éternité sans vouloir et sans but retourne à elle-même (…) Il dit l'impuissance du néant, le faux éclat de ses victoires, il dit que, lorsque nous pensons le néant, c'est encore l'être que nous pensons. Rien ne finit, tout recommence, l'autre est encore le même, Minuit n'est que Midi dissimulé, et le grand Midi est l'abîme de lumière d'où, même par la mort et ce glorieux suicide que Nietzsche nous recommande, nous ne pouvons sortir. Le nihilisme nous dit donc ici sa vérité dernière et assez atroce : il dit l'impossibilité du nihilisme (…) Penser, affirmer l'Eternel Retour, affirmer une telle affirmation en faisant de l'instant où elle s'affirme le grand moment où le temps tourne, c'est ou bien renverser cette affirmation en reconnaissant dans le fait qu'elle se déclare, en même temps qu'elle foudroie l'oubli, la possibilité de la rompre radicalement, ou bien convenir de l'insignifiance de cette déclaration, puisque ayant eu lieu déjà une infinité de fois et devant avoir lieu une infinité de fois elle ne cesse aussi d'avoir lieu et, dès lors, se frappe d'insignifiance comme elle frappe de nullité celui qui la proclame comme souverainement décisive (…) Même si tout revient, ce n'est pas le Tout qui revient, mais : cela revient, le retour (comme neutre) revient (…) L'Eternel Retour est une pensée folle pour Nietzsche. C'est la pensée de la folie (…) Dangereuse, si, la révélant, il ne réussit pas à la communiquer – alors, il est fou; plus dangereuse, s'il la rend publique, car c'est l'univers qui doit se reconnaître en cette folie." (L'Entretien infini, pp.223, 224, 409, 411, 412)

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À propos
claude stéphane perrin

Claude Stéphane PERRIN. Professeur de philosophie à la retraite, j'écris et je lis en méditant sur le problème de la non-violence, notamment à partir d'une idée non indifférente et non nihiliste du neutre .
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